Ferdinand Hodler (1853-1918) traçait ses croquis au crayon et écrivait des textes en style télégraphiques sous forme de pattes de mouches parfois illisibles. Il prenait des notes de cours et préparait des conférences dans des carnets de laitier ou sur des feuillets volants. Ces manuscrits ont été dûment conservés mais rarement publiés. Un ouvrage récemment paru rassemble et commente ces "Écrits esthétiques" inédits ainsi que trois textes majeurs du peintre suisse.
La sincérité, c'est traduire un état profond de soi-même. C'est un état d'intimité, traduit fidèlement, avec amour. Une émotion le plus souvent douce, que l'on reçoit par la vue d'une figure ou d'un paysage.
Un sens pointu de l'observation
En plus de sa vision esthétique, on découvre grâce à cet ouvrage une autre image d'Hodler, figure tutélaire de la peinture suisse. "La recherche jusqu'à aujourd'hui donne l'image d'un peintre robuste, qui peint sans grande réflexion", explique au micro de la RTS Niklaus Güdel, co-auteur du livre paru chez Notari. "En réalité, l'étude de ses écrits esthétiques à travers toute sa vie nous montre qu'il avait un sens de l'observation de la nature très poussé, qu'il transposait toutes ses observations aussi par l'écrit et par une réflexion philosophique."
Sylvie Lambelet/mh
>> Niklaus Manuel Güdel, Diana Blome, "Ferdinand Hodler, Écrits esthétiques", paru aux éditions Notari