A Morges, au début septembre, la fête au livre est toujours belle. Toujours près de 40’000 visiteurs (un score très stable), toujours de bons auteurs (tels Sorj Chalandon, Yves Bichet, Anne Nivat, ou Patrick Deville), des stars (Marc Levy, Amélie Nothomb, ou Eric Emmanuel Schmitt), des parutions récentes, et même des primo-romanciers.
Cette année, le Livre sur les quais a choisi d’inviter moins d'auteurs: 280 contre 350 en 2016, pour éviter la surdose (lire encadré). Et pour les répartir, des tentes distinctes, par thèmes, sur les quais et autour du château de Morges: Littérature, Essais, Jeunesse, tente du Goût et même Grands débats.
Cette dispersion ne flattait pourtant pas toujours la sélection des auteurs retenus (aux tentes du goût et des essais, le choix semblait un peu pauvret). La catégorie "essai" semblait parfois un rien usurpée pour des livres de bien-être ou de découverte, qui côtoyaient les vrais essais et enquêtes.
Et dans la tente littérature, on retrouvait toujours les longues files devant les stands des auteurs en vue, faisant de l’ombre à leurs voisins moins cotés.
Des rencontres payantes
Alors oui, le public a mieux déambulé sur les quais de Morges. Oui, il a visité au passage les stands des marchands et restaurateurs locaux. Mais il était un peu perdu et n’a pas bien joué le jeu des rencontres payantes, habitué qu’il était de tout savourer gratuitement.
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Dès lors, la professionnalisation de la manifestation, passant par un organisateur d’événement, était sans doute indispensable d'un point de vue logistique. Mais elle a encore du pain sur la planche et devra choisir son style. Réellement plus professionnel et plus sélectif; ou retournant à l’esprit plus dense, serré, un rien fourre-tout qui faisait le charme des éditions précédentes.
Martine Béguin/ats/kkub
Année de transition
Pour le Livre sur les quais, cette huitième édition est une année de transition. Pour atteindre des finances équilibrées, la manifestation s'est adjoint les services de Grand Chelem Event - organisateur du Bol d'Or ou de l'Open de Gstaad.
Si environ la moitié de la programmation restait gratuite, un pass journalier à 15 francs a été introduit pour assister aux rencontres et aux tables rondes. Cette nouveauté a paru "peu claire au public" et ne semble pas avoir rencontré le succès espéré.
Moins d'engorgement
Autres points positifs: les dédicaces réparties sous quatre tentes (grande tente, jeunesse, goût et essais) au lieu d'une, ainsi que le nombre d'auteurs limités à 280, ce qui a réduit l'engorgement lors des dédicaces. De nombreux éditeurs, auteurs et attachés de presse ont salué cette restructuration, notent les organisateurs.