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Décès d'Anne Wiazemsky, romancière, actrice et ex-épouse de Godard

Anne Wiazemsky primée à Paris pour "Une Poignée de gens" en 1989. [AFP - Patrick Kovarik]
Décès de la romancière et actrice Anne Wiazemsky / Vertigo / 5 min. / le 5 octobre 2017
L'actrice et romancière française Anne Wiazemsky, petite-fille de François Mauriac et ex-épouse du réalisateur franco-suisse Jean-Luc Godard, est morte jeudi à 70 ans des suites d'un cancer.

"Anne est morte ce matin. Elle était très malade", a annoncé son frère Pierre à l'AFP. Son décès a été confirmé par son éditeur Gallimard. Souffrant d'un cancer, la romancière était hospitalisée depuis environ un mois dans un hôpital parisien.

Révélée en 1966 par le film "Au Hasard Balthazar" de Robert Bresson, la jolie rousse au visage mutin avait alors 20 ans. Elle épousera un an plus tard Jean-Luc Godard, phare de la Nouvelle Vague, de 17 ans son aîné.

La déferlante de mai 68 aura raison de leur amour.

Une carrière au cinéma et au théâtre

Avant d’oser écrire, la petite-fille de François Mauriac a fait une carrière au cinéma et au théâtre. Elle a tourné dans quelques films marquants, comme "La Chinoise" de Jean-Luc Godard, dont elle a été la muse et l’épouse, ou encore "Théorème" de Pasolini et "Rendez-vous" d’André Téchiné.

Godard est séduit par Anne Wiazemsky quand il la rencontre sur le tournage de "Au Hasard Balthazar", de Robert Bresson, en 1966.

Elle avait 19 ans, il avait 17 ans de plus qu’elle et il tombe fou amoureux. Elle avait cette beauté à la fois très innocente, très sensuelle. C’est ce qu’elle raconte dans son livre "Une année studieuse" et "Un an après", ses deux livres sur sa relation avec Godard parus chez Gallimard, les deux livres qui ont inspiré Hazanavicius pour le films "Le Redoutable", c’est que c’est vraiment lui qui va la draguer, la pister, la séduire, pour en faire sa muse et l’épouser. Et ce n’était pas chose aisée pour elle de succéder à Anna Karina.

Elle tournera sept films avec lui parmi lesquels "La Chinoise", dont elle a grandement inspiré le scénario. Godard lui a permis de s’affranchir de sa famille, de s’affirmer par rapport à ce grand-père Mauriac, qui était un peu la statue du commandeur, qui voyait d’un très mauvais œil sa relation avec Godard.

1968, année intense

C’est dans les 1960 que Godard était en proie à des interrogations très douloureuses sur son cinéma. Il décidera de fuir l’industrie du cinéma pour inventer d’autres modèles économiques. Pour faire des images libres. Et dans une structure de création plus libre. Anne Wiazemsky a participé à tout ça.

Elle disait qu’elle avait une mémoire infidèle, qu’elle avait romancé ou reconstitué beaucoup de choses. Elle disait que son livre était fait de rêveries mais qu’il ne trahissait jamais. Et ça se sent. Elle a réussi à montrer Godard dans l’intimité, un Godard fou amoureux, jaloux, parfois puéril, malgré ses excès violents, profondément attachant.

Elle n’est jamais dans la polémique, dans la rancoeur, dans le règlement de comptes.

Raphaële Bouchet/afp/olhor

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Elle a écrit une quinzaine de romans

Ses romans étaient pour la plupart d'inspiration autobiographique. Elle avait reçu en 1998 le Grand prix du roman de l'Académie française pour "Une poignée de gens", un livre sur ses origines russes.

Au total, elle aura écrit une quinzaine de livres. Son dernier roman, "Un saint homme", est paru au début de l'année.