"Quand on a commencé (l'exploitation), on était heureux. Et plus le temps passe, plus ça devient difficile pour les petits paysans", a souligné Jean-Pierre Rochat jeudi dans le 12h45. "Je me suis posé la question" du suicide "parce qu'on est face à tellement de problèmes qu'on a de la peine à maîtriser", explique l'écrivain.
L'écriture comme raison de vivre
Son dernier roman, "Petite brume", raconte la dernière journée d'un agriculteur dans sa ferme et la vente aux enchères de toute sa vie: ses affaires, sa maison et ses bêtes.
"Ce roman, c'est mon testament paysan puisque je vais bientôt arrêter" l'exploitation, indique encore Jean-Pierre Rochat. "Moi j'ai de la chance car ma fille va la reprendre. Mais c'est plutôt rare". Et ce qui l'a sauvé du suicide? "L'écriture", répond sans hésiter l'agriculteur, "pouvoir m'exprimer".
Près de 1000 exploitations agricoles ont fermé l'an passé en Suisse, une tendance observée depuis plusieurs années. Et rien que dans le canton de Vaud, huit paysans se sont suicidés en 2016, deux fois plus qu'une année auparavant.
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