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La Foire du livre de Francfort, tremplin pour les auteurs romands

La Foire du livre de Francfort, ici en 2016. [AFP - Nicolas Maeterlinck]
Caroline Coutau, directrice des éditions Zoé / La Matinale / 5 min. / le 10 octobre 2017
Caroline Coutau, directrice des éditions Zoé, explique pourquoi ce rendez-vous annuel est si important à ses yeux. Cette année en particulier puisque la France et la francophonie en sont les invités d'honneur jusqu'au 15 octobre.

Avec ses 7150 exposants issus de 106 pays et sa surface dix fois plus grande que le Salon du Livre de Genève, la Foire du livre de Francfort, qui s'ouvre ce mardi, est le plus grand marché éditorial destiné aux professionnels. Mais pas seulement. Le public peut s'y rendre les trois derniers jours, soit du 13 au 15 octobre.

La francophonie à l'honneur

Un rendez-vous annuel que ne manque jamais Caroline Couteau, directrice des éditions Zoé, qui en apprécie autant l'efficacité que la qualité des échanges. A ses yeux, c'est bien la présence physique de gens avec qui elle correspond par mail ou téléphone le reste de l'année qui fait le prix de cette manifestation. "C'est irremplaçable", dit-elle au micro de la RTS.

L'éditrice genevoise explique ce qu'elle vient chercher dans cette gigantesque bourse aux livres. "J'ai une quinzaine de rendez-vous par jour pour rencontrer des agents qui cherchent à vendre des livres que nous traduirions en français, tandis que de mon côté, je cherche des éditeurs prêts à traduire les auteurs Zoé dans d'autres langues." C'est ainsi que "Le milieu de l'horizon" de Roland Buti a été traduit en plusieurs langues, dont le lituanien. C'est aussi à Francfort qu'ont été vendus les droits du livre pour le cinéma.

Délégation de douze auteurs romands

Cette 69e édition devrait être encore plus féconde pour elle et ses pairs puisque la France, et avec elle toute la francophonie, en sont les invités d'honneur. La Suisse fera belle figure avec une délégation de douze auteurs romands invités par la Fondation Pro Helvetia. Parmi eux, Frédéric Pajak, Zep, Douna Loup, Pascale Kramer ou encore Daniel de Roulet qui, pour la première fois et sur la demande de son éditeur zurichois, verra un de ses livres, "Quelques femmes insouciantes. Dix petites anarchistes", sortir en allemand avant de paraître dans sa langue d'origine.

 "J'ai l'impression que c'est ma traductrice qui l'a écrit" s'amuse Daniel de Roulet qui pense que la littérature romande peut intéresser l'Allemagne dans ce qu'elle voyage "en dehors du courant principal", dans cette "mondialité" que l'écrivain genevois défend comme l'antithèse de la mondialisation.

Macron, Merkel et Berset

Caroline Coutau partage l'avis de Daniel de Roulet.

Si, pendant longtemps, la littérature romande pouvait se distinguer par l'introspection, la recherche de l'authenticité et un rapport puissant à la nature, aujourd'hui, elle s'est affranchie d'une identité spécifique.

Caroline Coutau, directrice des Editions Zoé

La Foire du livre de Francfort sera inaugurée ce mardi en présence d'Emmanuel Macron et d'Angela Merkel. Le conseiller fédéral en charge de la culture Alain Berset y sera également.

Propos recueillis par Romaine Morard et Pierre Crevoisier/mcm

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