Selon ses auteurs, "L'homme gribouillé" est un conte de fées noir qui offre tout à la fois son lot d’horreur, d’humour et d’aventures.
Sur le papier, Serge Lehman et Frederik Peeters livrent un récit endiablé pesant plus de 300 pages, mené à un rythme d’enfer et qui tient tout à la fois du polar, du fantastique, de la saga familiale complexe aux accents historiques. Une histoire rocambolesque, peuplée de femmes fortes, qui rend captif de la première à la dernière page .
Serge Lehman et Frederik Peeters
Serge Lehman s’est imposé comme un scénariste et auteur phare de la science-fiction et comme un essayiste érudit. On lui doit des dizaines de romans, des centaines de nouvelles. Il a collaboré avec les plus grands: Druillet, Bilal et bien d’autres. Une forte personnalité qui, en général, aime se mêler du découpage de ses scénarios. Quand il écrit, il a des images assez précises en tête.
Frederik Peeters, le dessinateur suisse romand qu’un certain Joann Sfar présente comme la "crème des dessinateurs suisses" travaille le plus souvent en solitaire, sur le mode de l’improvisation, à l’intuition. Et s’il collabore, c'était jusqu’ici uniquement sur des scénarios ouverts, dans lesquels il se réservait la maîtrise de la mise en cases.
Leur rencontre s'est faite le plus simplement du monde. Lehman caressait le projet de "L’Homme gribouillé" depuis plusieurs années. Ecrire un gros conte fantastique, en noir et blanc, mystérieux à souhait qui se déroulerait à cheval sur Paris et la Province. Son éditeur entre en matière. Et finalement, leur choix se porte sur Peeters, qui accepte.
De son côté, le dessinateur genevois est aussitôt séduit par la puissance du scénario. Un récit "à suspense, bien ficelé, qu’on n’arrive pas à lâcher et qui nous ferait rater sa station de métro" porté par des personnages forts et bien consistants. Une occasion pour lui de concrétiser un rêve, celui de dessiner un manga à l’européenne, bien dense.
Une histoire haletante
Le résultat est un album rythmé, une histoire à la fois complexe, fluide et limpide à la lecture. Haletante jusqu’à la dernière page. Fruit d’une complicité évidente et d’un plaisir partagé à collaborer. Pour dire finalement la puissance des mots, des histoires et de l’imagination.
Marlène Métrailler/aq