Intitulé "Les aveux de la chair", ce volume, publié comme les précédent chez Gallimard, clôt sa monumentale "Histoire de la sexualité" dont le premier volet a paru en 1976 et prend un relief inattendu au moment où la question du consentement (le sujet du livre) est également au centre des débats actuels sur le harcèlement.
Le livre de Michel Foucault, écrit dans les années 1980, n'est pourtant évidemment pas un ouvrage d'actualité. Ce à quoi s'intéresse l'auteur de l'"Histoire de la folie à l'âge classique" et de "Surveiller et punir", ce sont les règles et doctrines des Pères chrétiens des premiers siècles (de Justin à saint Augustin) concernant la sexualité.
Le philosophe, dont on connaît l'intérêt pour le christianisme, démontre, contre nombre d'idées reçues, que les prescriptions chrétiennes concernant les pratiques sexuelles ne sont pas plus répressives que les préceptes réputés, à tort, plus permissifs des philosophes païens.
afp/olhor
Ce qui est tolérable
Mariage, adultère, procréation, chasteté, virginité, homosexualité, masturbation... les Pères de l’Église comme avant eux les philosophes grecs et païens ont fixé un ensemble de normes relatives aux pratiques sexuelles.
Mais si ces normes, relève le philosophe, se révèlent souvent répressives avec leur lot d'interdits, elles ont aussi le mérite de parler abondamment de sexualité, de ne pas faire du sexe un sujet tabou.
Au fond, souligne le philosophe, d'Aristote à Clément d'Alexandrie, il a d'abord été question de déterminer ce qui est tolérable ou pas en matière de sexualité.