Tchô! a vu le jour en 1998 sur l’impulsion de Zep et de son éditeur, Jean-Claude Camano chez Glénat. A l’époque, Titeuf flirte avec le succès populaire. Zep est le roi du monde, tout ce qu’il propose est accepté.
Mais loin de lui l’idée de garder ce succès pour lui, il veut en faire profiter les autres. Il approche donc son éditeur et ami Jean-Claude Camano et lui propose un magazine jeunesse d’un format particulier: une grande feuille pliée en quatre, dessinée de bout en bout et vendue sous blister. "Titeuf magazine"? Non, il ne veut pas s’accaparer le projet, mais l’ouvrir davantage aux autres. Ce sera Tchô!, le plus petit journal méga-géant de la planète. Une bande d’auteurs se réunit et griffonne des gags. Zep, Tébo, Buche, Téhem, Manu Larcenet et Mix&Remix signent ce numéro 0. Distribuée avec le tome 7 de Titeuf, la petite feuille revient en kiosque et trouve son public.
Le format grandit, un gadget est ajouté dans le blister et la formule devient culte. Dès le numéro 54, Tchô! devient un magazine classique de 68 pages qui offre une grande place à la créativité des auteurs. Et le public suit.
Le secret du succès
Il y a 20 ans, Tchô! arrive dans un paysage de la presse jeunesse un peu morose. Les manga dérobent l’attention des plus jeunes et les magazines traditionnels sont dans une période d’hibernation peut avenante.
Avec Tchô! les jeunes ne sont pas infantilisés et ses auteurs se placent à hauteur d'enfant pour racontent des histoires avec franchise, bonhomie et justesse. Ca marche! Cette bonne humeur est communicative et productive.
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La bande à Tchô!
Jean-Claude Camano utilise son flair pour embrigader dans la bande, des jeunes auteurs pleins de potentiel. "Quand tu es une jeune créatrice et qu’on te donne la chance d’écrire et de dessiner une histoire de 16 pages qui va être publiée, tu te dis 'wow'!" se souvient Mathilde Domecq, auteure de "Paola Crusoé".
Cette émulsion, faite de passages de témoin et de franche camaraderie, fait de la bande à Tchô! l’incubateur de plusieurs générations de dessinateurs jeunesse. Bertschy, Boulet, Julien Neel et bien d’autres y font leurs armes et transforment leur expérience en une série d’albums qui deviennent des succès de librairie.
La bande à Tchô! c’est surtout une équipe de potes dont les passages en festival sont remarqués par la bonne humeur qu’ils dégagent et qui transpire dans les pages du magazine.
La mort et la résurrection
Mais en 2013, après 15 ans de bons et loyaux services, les ventes baissent et le magazine cesse de paraître. Les auteurs de la bande poursuivent des carrières en solo. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais c’est sans compter sur la passion de Julien Neel, l’auteur de "Lou!" qui pousse la maison Glénat à renouveler l’aventure.
Un nouvel éditeur est trouvé, Nicolas Forsans. "L’idée est de rester dans la même ligne. S'adresser aux enfants comme à des personne à part entière et d'offrir une plateforme aux auteurs pour se lancer.
"Supertchô!"arrive dans les kiosques le 27 juin prochain, dans un format trimestriel de 192 pages pour conquérir une nouvelle génération de kids.
Didier Charlet/mcc
>> Tchô! - 20 ans d'aventure(s) à Delémont'BD (JU), Galerie ARTsenal (place de l'Etang), jusqu'au 17 juin.
>> La bande à Tchô! fait son show le dimanche à 11h45, au SAS.