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Le jury du prix Goncourt, ces "dix amis réunis autour d'une table"

Remise du prix Goncourt de littérature le 7 Novembre. L'occasion de rencontrer quelques-uns des membres de ce jury prestigieux.
Remise du prix Goncourt de littérature le 7 Novembre. L'occasion de rencontrer quelques-uns des membres de ce jury prestigieux. / 19h30 / 2 min. / le 6 novembre 2018
Le prix Goncourt de littérature sera remis mercredi à Paris. Toujours dans la course après la dernière sélection, quatre auteurs attendent le verdict. L'occasion de comprendre comment délibèrent les membres du jury.

Raviole de langoustines, Saint-Jacques, lièvre à la Royale et Paris-Brest. Mardi dernier, les dix jurés du prix Goncourt se sont réunis comme à leur habitude dans le restaurant parisien Drouant pour un menu alléchant. Mais surtout pour publier leur troisième et dernière liste des romanciers sélectionnés pour le Goncourt.

David Diop pour "Frère d'âme" (Seuil), Paul Gréveillac pour "Maîtres et esclaves" (Gallimard), Nicolas Mathieu pour "Leurs enfants après eux" (Actes Sud) et Thomas B. Reverdy pour "L'Hiver du mécontentement" (Flammarion) sont toujours en lice.

Pour le jury, il s'agit de la dernière ligne droite. Car le travail des dix membres de l'Académie se fait tout au long de l'année, que ce soit pour le prestigieux prix remis début novembre, ou pour le Goncourt du premier roman, celui de la nouvelle, de la biographie ou de la poésie.

"Dix amis" qui déjeunent ensemble

"Les dix membres de l'Académie Goncourt sont dix amis, parce que justement nous déjeunons ensemble", racontait ce printemps à la RTS Bernard Pivot, président du jury, invité à Genève par la Société de lecture.

"Nous sommes réunis autour d'une table où nous coupons le pain et où nous buvons le vin, celle-ci réunit des sensibilités très différentes et qui s'accordent", explique le journaliste.

Une table à laquelle se retrouvent le premier mardi de chaque mois ces bénévoles, auxquels le couvert est offert chez Drouant. Il y mangent, y boivent, et bien sûr y travaillent.

Durant les vacances d'été, les membres de l'Académie lisent des dizaines - voire une centaine - de romans et partagent leurs notes de lecture. Puis établissent au mois de septembre une première liste de "goncourables", qui sera réduite à huit, puis quatre finalistes.

"Un cercle d'écrivains qui couronne d'autres écrivains"

Depuis 2016 et l'arrivée d'Eric-Emmanuel Schmitt et Virginie Despentes au sein de l'Académie, le jury est composé de sept hommes et de trois femmes. "Un cercle d'écrivains qui couronne d'autres écrivains", souligne le biographe Pierre Assouline, également membre du jury.

"On ne présente pas sa candidature pour devenir membre de l'Académie Goncourt, contrairement à l'Académie française où il faut faire des salamalecs", ajoute Bernard Pivot. En clair, les nouveaux venus sont cooptés par les autres membres et désignés à vie.

En plus de cent ans d'existence, le cénacle a forgé sa légende et acquis une réputation pour le pire et le meilleur. Se disant aujourd'hui plus indépendante que jamais, l'Académie livrera le nom de l'heureux élu de l'année 2018 mercredi. Le romancier primé recevra un chèque symbolique de 10 euros. Et surtout, il bénéficiera de l'aura du Goncourt, qui permet à l'ouvrage récompensé de se vendre en moyenne à 400'000 exemplaires.

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Texte web de Tamara Muncanovic

Reportage d'Isabelle Gonet

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