Un parpaing de 562 pages pour 1 kilo et demi. Une reliure souple, en cahier broché. Une couverture flashy, une tranche teintée d’aluminium, "Andy, un conte de faits" de Typex est un ouvrage massif.
La bande dessinée est séparée en 10 chapitres, présentés comme des livres à part entière. Ils ont tous une couverture, une page de garde et une quatrième de couverture. Et chaque livre est dessiné dans un style différent, reprenant l’ambiance de la période de la vie de Warhol qui y est décrite.
Le monde artistique des 60’s au 80’s
Typex a truffé son récit d’anecdotes et de superstars. On croise, entre autres, Dylan, Bowie, Dali, Jagger, Madonna, Pollock, Truman Capote, Michael Jackson, Elvis, même Trump, deux fois.
On plonge dans le monde fou des artistes des 60’s au 80’s. On baigne dans la drogue, le sexe et le rock and roll. La révolution sexuelle vécue par des marginaux totalement apolitiques. Le "foutage de gueule" permanent et assumé de l’art moderne. L’arrivée du sida, du graffiti.
Et au centre de tout cela, l’observateur qui focalise l’attention: Andy Warhol, voyeur ultime, à la foi monstre sans pitié et petite créature fragile. Il est Drella, la fusion entre Dracula et Cendrillon (Cinderella en anglais), surnom qui lui a été donné en son temps par Ondine, un acteur américain qui apparaît dans plusieurs films de Warhol.
Une biographie exceptionnelle
On peut saluer le travail de Typex qui réussit une biographie exceptionnelle. C’est sa deuxième du genre. Il nous avait donné un livre moins long, mais tout aussi dense, sur Rembrandt, en 2015.
Il démontre ici que la bande dessinée est un média fabuleux pour les biographies: aussi sensible, émotionnelle et directe qu’un film, mais qui permet d’aller plus profondément dans le sujet comme le fait la littérature.
Didier Charlet/aq
"Andy, un conte de faits", Typex, éditions Casterman