L'affiche du centième anniversaire, aux couleurs pop, donne le ton. Comme tous les orchestres, l'OSR cherche sa place dans une offre culturelle toujours plus dense et mondialisée, et de nos jours, cela passe aussi par une image bien visible. D'ailleurs, pour Christian Merlin, critique musical au Figaro et producteur à France Musique, c'est bien là que se situe le point faible de l'Orchestre de la Suisse Romande.
Selon lui en effet, la formation romande, solidement ancrée sur le plan local (même si son public de fidèles abonnés tend à s'essouffler), souffre clairement d'un manque de visibilité à l'international. Il fait d'ailleurs le même constat pour les orchestres français, eux aussi en manque d'identité immédiatement repérable.
Du top 50 au top 10
Un déficit d'image qui empêche l'OSR de prétendre accéder au top 10 des orchestres, alors qu'il figure sans nul doute dans le top 50. Et c'est là que la marque indélébile laissée par son fondateur Ernest Ansermet pourrait être la fois la bénédiction et la malédiction. Avoir eu un chef charismatique, qui a énormément compté dans l'histoire de la musique rend plus difficile de se construire une nouvelle identité. Aussi, l'enjeu central pour l'OSR est de ne plus voir son nom accolé à celui d'Ansermet, certes glorieux, mais qui appartient au passé.
Un magnifique recrutement
Pour s'atteler à cette tâche, la direction de l'Orchestre de la Suisse Romande va pour la première fois de son histoire recruter prochainement un-e directeur-trice marketing. Gageons que le défi sera relevé, car le critique français le souligne, le chef actuel, le britannique Jonathan Nott fait d'ores et déjà un magnifique travail, notamment de recrutement.
Récemment des musiciens en vue comme la hauboïste Nora Cismondi ou encore le violoniste Svetlin Roussev ont rejoint l'OSR. A l'heure des célébrations, l'orchestre embrasse avec appétit son avenir.
Propos recueillis par Sylvie Lambelet
Réalisation web: Manon Pulver