Les cinq albums suisses de Chrystelle André
Emilie Zoé, "The very Start" (Hummus Records)
Pas de solstice d’hiver sans le troisième album de la Neuchâteloise en phase incandescente. Beau comme un incendie la nuit.
The Beauty of Gemina, "Flying with the owl" (Tbog Music)
Une dark folk pour les nuits blanches au coin des braises par Michael Sele. Le Zürichois sort un septième album accompagné, entre autres, du guitariste argentin Ariel Rossi. Les Mexicains en raffolent (et ils ne sont pas les seuls).
Long Tall Jefferson, "Lucky Guy" (Red Brick Chapel)
L’hiver est trop long, il faut se faire accompagner par le Lucernois multi instrumentiste qui propose un album pop-folk parfois mélancolique, souvent joyeux. Se laisser raconter des histoires d’amour et de désillusions...technologiques!
Black Sea Dahu, "White Creatures" (Mouthwatering Records)
Spleen et idéal avec Janine Cathrein et son groupe zürichois avec un album cristallin très fil du rasoir: "Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme?".
Bandit Voyage, "Le Gang" (Cheptel Records)
Le Genevois Robin Girod (Mama Rosin, Duck Duck Grey Duck, L’Orage, etc) a encore frappé. Il s’est laissé embarqué par Anissa Cadelli - la petite sœur de Flèche Love - dans une aventure électro pop analogique avec des paroles bien cash.
Le best of de Olivier Horner
Arctic Monkeys, "Tranquility Base Hotel & Casino" (Domino Records)
Les classieux Britanniques emmenés par Alex Turner s'offrent sur leur sixième album une parenthèse pop mid tempo et enchantée. Un chapelet de chansons déroutantes guidées par le piano et la voix de Turner, qui préfère les mélancolies gainsbouriennes aux groove rock passés.
Cat Power, "Wanderer" (Domino Records)
Un dixième album en forme de promenade exhalant une sorte de sérénité mélancolique entre folk, pop et rock. Moins anguleux, moins trouble, tourmenté et brut que certains de ses disques passés, la chanteuse américaine livre presque une facette apaisée d'elle-même.
Courtney Barnett, "Tell Me How You Really Feel" (Marathon Artists)
L'Australienne confirme son talent d'écriture dans son deuxième album de haute voltige stylistique. La chanteuse à la voix traînante et guitariste nonchalante alterne fougue en lenteur, toisant aussi bien Bob Dylan que les Go-Betweens ou les Breeders.
Parquet Courts, "Wide Awake!" (Rough Trade)
Des Américains énervés pour un disque censé réveiller votre conscience politique. A coups de morceaux punk-funk aussi habiles que bancals ou chaotiques, le quartet basé à Brooklyn s'offre un cinquième album brut, produit par Danger Mouse (Black Keys ou Gorillaz), en forme de manifeste.
Young Fathers, "Cocoa Sugar" (Ninja Tune)
Une centrifugeuse stupéfiante. Hypnotiques par moments, les Ecossais télescopent rap, soul, punk-rock, électronique en une succession de titres percussifs, tour à tour sauvages et félins mais toujours audacieux. Intense et profond.
Et aussi
Un disque helvétique marquant par les étonnants horizons qu'il embrasse et les hybridations originales qu'il explore: soit "Certaine Ruines" de Cyril Cyril (Bongo Joe), duo genevois qui s'offre un voyage enchanteur dans les rythmes et folklores du vaste monde, de sonorités traditionnelles d’Afrique noire et d'Orient. Enfin, il faut saluer un improbable revenant en France, en la personne du marquant Alain Bashung avec "En amont" (Barclay). Au-delà du trouble que provoquent les retrouvailles avec la voix du chanteur français près de dix ans après sa mort, ce sont la qualité des chansons exhumées ici qui forcent encore le respect sans forcer le trait. Elles forment bien un album à part entière au lieu des chutes de studio à vocation commerciale initialement craintes. Rien que pour sa version d' "Immortels" et les quelques titres plein de sentiments tourmentés ("La mariée des roseaux", "Ma peau va te plaire" ou "Elle me dit les mêmes mots") qu'Edith Fambuena a subtilement orchestrées, Bashung transporte.
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