Publié

L’Orage, quand le jazz gronde

Collectif cascadeur de jazzeurs psychédéliques composé notamment du batteur Nelson Schaer et du guitariste Robin Girod, L'Orage parie sur des climats enfumés, des stratosphères modales entre jazz et rock. La série IMMERSIF brosse son portrait en vidéo avec son binaural.

IMMERSIF est une série sensorielle de cinq portraits de musiciens suisses comme on ne les a jamais entendus. Ils accueillent la RTS dans leur biotope pour évoquer leur relation intime au son et pour offrir des versions inédites de leurs morceaux.

Du rock au classique, du hip-hop au jazz,IMMERSIF utilise les dernières techniques de la captation binaurale. Non pas pour impressionner le chaland, mais pour offrir une plongée inédite à l’intérieur du son.

On demande aux membres de L’Orage d’où ils viennent et donc où ils souhaitent être filmés. Grand silence embarrassé. Il y a au cœur de ce collectif cascadeur de jazzeurs psychédéliques, une sorte de couple sans nuit: le batteur Nelson Schaer et le guitariste Robin Girod, un glabre et un hirsute qui se sont connus dans un collège genevois et qui ont monté ensemble le trio rock Duck Duck Grey Duck.

Mais on trouve aussi dans L’Orage un saxophoniste de Moudon d’origine indienne, Ganesh Geymeier, un tambourineur de Ouahigouya au Burkina Faso, Baba Konaté, un pianiste très haut perché, Maël Godinat, et un contrebassiste basé à Vevey, Fabien Iannone. Puisque le soir de l'enregistrement, la troupe donne concert au Rocking Chair veveysan, alors L’Orage est de Vevey.

La musique est aussi une réponse à la terreur

Ils parient sur des climats enfumés, des stratosphères modales, on dirait l’orchestre de Sun Ra sur lequel auraient glissé les Sex Pistols. Quand Nelson Shaer a fondé ce groupe, il ne s’attendait pas à sa prospérité ni à ses humeurs bariolées. Dans les forêts bitumineuses en contrebas de l’autoroute, au bord d’un Lac sur lequel déborde un camping, L’Orage joue sa liberté compulsive, sa joie de jouer.

Il fait beau ce jour-là. Cela n’empêche pas, dans les coulisses du spectacle, à Nelson d’évoquer ce jour de frayeur immense où des nuages noirs avaient déferlé sur lui. Il n’y a pas que de la paix dans L’Orage, il y a l’idée que la musique est une réponse à la terreur.

Arnaud Robert

Réalisation web: Olivier Horner

Immersif - Playlist YouTube

Publié