On s’imagine ainsi volontiers que Louis Jucker est une sorte de Facteur Cheval de la mélodie et qu’il ne va se soucier ni du lieu ni de la manière. C’est le contraire absolu.
Jucker est un obsessionnel de l’émotion juste, du son parfait, des familles fidèles. Il accepte d’entrer dans Immersif par la porte de La Chaux-de-Fonds mais seulement si on l’enregistre dans un centre autogéré de sa connaissance, dans un kiosque perdu dans un parc automnal, à côté d’une maison d’art au bout des quais.
Il déploie alors ses machines à musiques, ses claviers rapiécés, ses guitares tordues pour construire un art de la chanson fêlée. Jucker se confie sans en avoir l’air sur la Suisse, sur le monde, son angoisse du simulacre, son amour des anciennes technologiques analogiques.
Fabrique à poésie rock
On se rend compte à la fin de cette rencontre qu’on n’a rien dit de précis, aucune information de base, aucune réponse mathématique à des questions qu’on se posait. Louis Jucker est libre parce qu’il vous fait croire qu’il accepte qu’on mène la danse alors qu’il est à l’orchestre.
Avec sa clique des hauts, avec ses amis jurassiens, comme l’artiste Augustin Rebetez, Louis Jucker fabrique une poésie qui ne déteste rien tant que la mièvrerie. Du rock comme s’il en pleuvait.
Arnaud Robert
Réalisation web: Olivier Horner
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