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Le rappeur Nick Conrad au tribunal pour sa chanson "Pendez les Blancs"

Dans son clip "Pendez les Blancs", le rappeur Nick Conrad tient des propos jugés racistes. [Capture d'écran Youtube]
Le rappeur Nick Conrad comparaît à Paris pour "provocation non suivie d’effet" à commettre un crime / La Matinale / 1 min. / le 9 janvier 2019
Auteur du clip "Pendez les Blancs" qui avait enflammé les réseaux sociaux et le monde politique l'automne dernier, Nick Conrad est jugé aujourd'hui à Paris pour "provocation directe à commettre des atteintes à la vie".

Depuis retiré de YouTube, le clip "Pendez les Blancs" de Nick Conrad démarre sur une scène dans laquelle un homme blanc quasi nu est poursuivi par deux hommes noirs armés. Plus loin, le corps de l’homme, sanguinolent, balance au bout d’une corde. Les paroles appellent notamment à tuer des bébés blancs et répètent en boucle: "Pendez-les".

La diffusion de ce clip en automne dernier avait suscité un tollé et conduit à l’ouverture d’une enquête. Auditionné, le rappeur français, qui était jusque là quasiment un inconnu, niait être raciste.

Je ne reviens pas sur ce que j'ai dit, je ne le regrette pas, je le pense vraiment mais ce n'est pas blessant, ce n'est pas violent

Nick Conrad, rappeur français

Un effet miroir

Dans un entretien accordé au "Parisien" en septembre, Nick Conrad expliquait avoir voulu créer un effet miroir, "inverser les rôles de l'homme blanc et de l'homme noir" pour montrer quel mal ça peut faire. Il soulignait que "le choc était voulu", "mais pas à un tel niveau".

Le rappeur estime qu'il faut prendre le rap au second degré et que son clip, qui est une fiction, n'est pas un appel public au meurtre.

Nick Conrad comparaît ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour "provocation non suivie d’effet à commettre un crime". Ses avocats plaideront l’acquittement.

Récemment, Saïdou, un autre rappeur français auteur de "Nique la France", a été blanchi après une première condamnation. Les magistrats ont estimé que ses propos "n'excédaient pas les limites de la liberté d'expression".

Sylvie Lambelet/afp/aq

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