Perruque blonde platine, de grandes lunettes dorées et d'épais sourcils. A 19 ans, Bilal Hassani joue avec les codes. Lorsqu'il monte sur scène, équipé d'épaulettes en strass, c'est pour revendiquer l'identité transgenre qui lui colle à la peau depuis qu'il est tout petit.
Les paroles de cette chanson s'inspirent de sa propre vie. Le jeune homme d’origine marocaine plaide pour la transgression des normes liées à la masculinité.
Une transgression qui ne plaît pas à tout le monde puisque depuis la finale française de l'Eurovision, ce samedi, des milliers de messages insultants ou menaçants ont été postés sur les réseaux sociaux.
Tribune pour la diversité
Le concours européen de chansons n'en est pas à sa première vedette queer. On se rappelle du sacre de Conchita Wurst en 2015, diva à la barbe noire épaisse et au regard ténébreux qui s'identifie comme "drag queen".
Avant elle, plusieurs candidats avaient affiché leur homosexualité ou leur appartenance transgenre, donnant au concours télévisé des allures de tribune pour le droit à la différence. Un espace aujourd'hui rattrapé par la violence des réseaux sociaux.
Après les attaques contre Bilal Hassani, deux associations ont décidé de porter systématiquement plainte contre les propos homophobes véhiculés principalement sur Twitter.
Sophie Iselin/mcc