Un sixième album baptisé "Persona" (Cinq7) et un troisième roman baptisé "Grands carnivores" (éditions P.O.L.). En cet hiver 2019, Bertrand Belin a plus que jamais soif de mots et d'histoires.
Le Breton amarré à Paris depuis vingt ans, féru de littérature et poésie (Philippe Jacottet, Raymond Roussel, Francis Ponge, Henri Michaux ou Kazuo Ishiguro), y poursuit aussi sa quête d'épures textuelles. Homme de peu de mots, mais toujours bien choisis, le chanteur et écrivain continue d'explorer également son thème fétiche de la fuite du temps. A travers des personnages qui charrient solitudes, ruptures, départs, déclassements.
Figures et vies flottantes
Autant de figures et vies flottantes, floues, qu'on ancre difficilement dans une époque mais qui pourtant nous tendent un miroir évocateur. Il y a là par exemple un "Camarade" qui a "travaillé à travailler pour un travail" ou un homme qui la nuit parle seul à son amour visiblement disparu. Un propos grave contrebalancé par une bande son où les synthétiseurs ont fait leur apparition.
Artiste protéiforme qui a conjuré sa solitude adolescente grâce à la guitare, Thiéfaine, les livres et le dictionnaire, Belin s'est fait aussi récemment acteur à l'occasion ("Ma vie avec James Dean") pour continuer d'assouvir sa soif créative.
Olivier Horner
Bertrand Belin en concert au festival Voix de Fête, Genève, le 21 mars 2019. Puis cet été au Paléo Festival, Nyon.