La première idée de Kendrick fut d’appeler son album "To Pimp A Caterpillar" car les initiales rendaient hommage à une de ses idoles: le rappeur Tupac. Mais l’idée ayant fuité, il préféra utiliser le mot "Butterfly" ("Papillon" en français) qui avait aussi l'avantage de symboliser la beauté de la vie face au côté sombre du mot "Pimp" (en français "Maquereau").
Le titre est aussi une référence au classique de la littérature américaine sur les inégalités raciales, "To Kill A Mockingbird" de Harper Lee.
Réunir quelques amis
La photo de la cover fut prise par Denis Rouvre, qui n’en était pas à sa première pochette de disque. Pour celle-ci, Kendrick, au milieu avec le bébé, voulut réunir quelques amis du quartier avec en toile de fond la Maison Blanche, comme s’ils avaient pris le pouvoir suite à une révolution. Mais aussi pour symboliser le fait que son succès musical l'avait amené, lui et ses proches, dans des sphères qu’ils n’auraient jamais imaginées. Et pour souligner son rapport privilégié avec le président Obama et l’amour de celui-ci pour la culture hip hop.
Presque toutes les personnes sur la photo brandissent des dollars. Pour Kendrick, il s'agit de montrer l’euphorie naturelle qui accompagne l’obtention de richesses chez un peuple qui manque d’éducation et fut trop longtemps opprimé. Lui-même avoue être passé par là avant de s’ouvrir l’esprit.
L'état comme oppresseur
A droite de l’image, un jeune dont les doigts sont floutés se trouve fortuitement placé juste au-dessus de l’avertissement sur le langage utilisé dans l’album.
Tout en bas de l’image, on reconnaît un juge mort aux croix sur ses yeux et au marteau qu’il tient encore dans la main. Les amis de Kendrick semblent fêter son décès car pour ces derniers, les juges sont les bras armés de cet état américain qui emprisonne les Noirs à tour de bras tout en protégeant ceux qui les martyrisent, comme dans le cas des événements de Ferguson qui étaient alors d’actualité.
Certains morceaux de l’albums furent d’ailleurs utilisés pour symboliser le mouvement Black Lives Matter.
Michel "Dynamike" Ndeze/mh