Un orchestre de douze musiciens au chevet d'une douzaine de titres d'un répertoire courant sur près de quarante ans. Tel est le pari de "Hüh", nouvel album du barde bernois Stephan Eicher qui, à 58 ans et après six ans d'absence et quelques soucis de dos, s'en revient sur le devant de la scène.
Une fanfare succède ainsi aux automates qui accompagnaient sa précédente tournée. Au fil de "Hüh", dont la pochette est un clin d'oeil appuyé à celle de "Fantaisie militaire" d'Alain Bashung, on croise ainsi les fameuses "Filles du Limmatquai" et "Cendrillon après minuit" mais aussi les succès tels que "Combien de temps", "Pas d'ami (comme toi)" ou "Louanges" relustrés avec force cuivres et percussions aux accents des Balkans. Une manière pour Eicher de replonger dans ses racines yéniches.
"Couvrir les larmes avec des confettis"
Ces classiques, complétés par quatre titres inédits, jalonnent le parcours de celui qui s'est précocement distingué au sein du groupe cold wave Grauzone au début des années 1980 (le tube "Eisbär") et qui s'est notamment associé avec l'écrivain Philippe Djian pour de nombreux morceaux.
Cet album couvrant "les larmes avec des confettis" comme aime à le dire Eicher préfigure également un nouveau disque de chansons originales à paraître cet été, signées entre autres par le romancier français.
Olivier Horner