La Haute école des arts de Berne (HKB) et la maison du fromage à Berthoud ont réussi leur pari. Leur expérience, très sérieuse, a permis de démontrer que les ondes sonores pouvaient influencer le métabolisme du fromage. A tel point que l'effet gustatif est techniquement mesurable.
Jeudi matin, un jury gastronomique a pu apprécier et mesurer les résultats. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il sont surprenants. "Il y a des différences vraiment marquées, au point où on se demande si c'était le même fromage au début", évalue le chef Benjamin Luzuy. C'est le fromage qui a été bercé au hip-hop qui semble être le plus doux et le plus fruité tant en termes d'odeur que de goût, alors que les symphonies de Mozart auraient équilibré le goût de l'emmental.
Nouveaux terrains d'expérimentation
Le bilan étonne même les initiants. "C'est quand même stupéfiant d'avoir pu trouver des différences, commente Beat Wampfler, affineur à la maison du fromage. Les bactéries sont vivantes et certainement sensibles aussi aux ondes."
Pour les membres du jury, l'expérience "Insonifier le fromage" ouvre la voie au travail (encore plus) créatif des aliments. Et pour la Haute Ecole des Arts de Berne, ces premières observations constituent l’étape initiale d’un projet plus vaste. "Nous allons lancer un projet de recherche scientifique sur la base des résultats que nous avons déjà obtenus, explique Michael Harenberg, responsable de la filière Sound Arts de la HKB. Nous pourrons déterminer avec plus de précision dans quelle direction orienter nos expérimentations."
Valérie Gillioz/ani