Les secrets de la pochette de l'album "Psycho Tropical Berlin" de La Femme
C'est au retour d'une tournée américaine de 24 dates, au cours de laquelle, selon la loi américaine, le groupe n'a pas eu le droit de boire ou de fumer, que La femme sort l'album "Psycho Tropical Berlin".
Le visuel est réalisé par l'artiste belge Elzo Durt dans un style défini par lui-même comme du "collage assisté par ordinateur", une sorte de sampling visuel. Quand il ne fait pas des dessins pour le journal Le Monde, pour des designs de vêtements ou des planches de Skate, Elzo est un habitué des pochettes, notamment pour le nouveau label de La Femme, Born Bad, sur lequel on retrouve Forever Pavot ou encore Cheveu.
Mi-tropical, mi-urbain
Pour faire écho aux paroles très sexuées du groupe, comme cette phrase répétée sans cesse sur scène: "La Femme vous donne du plaisir", et après en avoir longuement discuté avec le groupe, Elzo décide de placer au centre de la pochette la gravure d'une femme d'un autre temps, aux seins dénudés, dans un décor mi-tropical, mi-urbain.
Ses yeux sont dénués de pupilles pour qu'elle ne donne pas trop d'intention au dessin. Elle est inquiétante, côté que l'on retrouve souvent dans les oeuvres de l'artiste, dont le style oscille entre psychédélisme, punk et trash, avec un penchant pour le morbide.
Voyage hallucinogène
La coupe de cheveux et l'urne que le personnage tient dans ses bras rappellent la Grèce antique. Sa pause de trois quarts semble nous inviter à la suivre dans une fête ou un voyage astral. Voire les deux. Les pilules rouges qui débordent du vase et sur lesquelles s'est posé un superbe papillon sont le signe d'expériences sous psychotropes.
Alors que la femme de la pochette se tient dans un décor tropical chaleureux, derrière elle se dresse une ville bleu nuit, probablement Berlin, où se déroulent sûrement ces aventures intérieures et extérieures auxquelles invitent les pilules rouges.
Afin d'y accéder, il s'agit de traverser une allée bordée d'yeux dont les sourcils et les cils forment comme un képi. Ils symbolisent peut-être le regard et le jugement des autres. A l'arrière-plan, un soleil orange qui semble rempli de gaz, envoie des rayons rougeoyants, donnant un air nippon à cet ensemble bigarré.
Michel "Dynamike" Ndeze/ld