"Johnny est décédé paisiblement aujourd'hui, entouré de sa famille à Johannesburg, après une bataille de quatre ans et demi contre le cancer", a déclaré son manager Rodd Quinn.
"Il a joué un rôle majeur en Afrique du Sud en faisant découvrir aux gens différentes cultures et en les rapprochant", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Longtemps victime de la censure en Afrique du Sud, l'artiste a connu le succès à l'étranger et particulièrement en France avant d'accéder au statut de star dans son pays.
Fils d’un militaire et d’une chanteuse, Johnny Clegg est né le 7 juin 1953 à Bacup, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Ses parents divorcent quelques mois plus tard et sa mère retourne alors vivre au Zimbabwe, où elle a été élevée, avant de s’installer en Afrique du Sud. Elle y rencontre son second mari, journaliste et militant antiapartheid.
Tournée d'adieu
Surnommé le "Zoulou blanc", Johnny Clegg a puisé dans la culture zoulou son inspiration pour écrire une musique révolutionnaire où les rythmes africains endiablés cohabitaient avec guitare, clavier électrique et accordéon.
Sur scène, ses concerts relevaient de la prouesse physique, avec chansons et danses zoulou effrénées.L'artiste, qui a vendu plus de cinq millions d'albums dans le monde, a signé de nombreux tubes dont "Scatterlings of Africa" et "Asimbonanga" ("Nous ne l'avons pas vu", en langue zoulou).
Cette chanson, dédiée à Nelson Mandela, le héros de la lutte contre l'apartheid, a été un temps interdite en Afrique du Sud par le gouvernement raciste blanc, avant de devenir un symbole de la nation arc-en-ciel une fois le régime de l'apartheid tombé en 1994.
Quelques années après la fin de l'apartheid, l'auteur et le héros de cette chanson, désormais libre, s'étaient retrouvés sur scène à Francfort pour un concert aussi magique qu'inattendu.
Le chanteur et danseur, qui souffrait d'un cancer du pancréas, avait récemment effectué une tournée mondiale d'adieu.
agences/gma/olhor