Révélation 2014 de la dernière vague néopsychédélique qui a déferlé sur la pop anglo-saxonne avec un rutilant premier album baptisé "Sun Structures", Temples avait confirmé son talent en 2017 avec "Volcano". Croisant toujours une pop vintage très sixties (Beatles, Byrds) avec du garage rock (MC5, Stooges) agrémenté de sons spatiaux et kaléidoscopiques, ces jeunes Britanniques de 27 ans de moyenne d’âge aux allures d'adolescents activent dans l’ombre portée des Kinks ou Small Faces, dont ils arborent aussi le look, un répertoire aussi polychrome qu’incandescent.
A Fribourg mardi soir, entre le blues rock du Romand Sacha Love et le rock mélodique des Français de Feu! Chatterton, le quatuor anglais aux cheveux longs et look seventies a réactivé son étourdissante machine à remonter le temps jusqu’à l’acte fondateur du psychédélisme des Beatles de "Revolver" (1966).
Entre éruption mélodique, explosion synthétique et cascade de guitares électriques ainsi que de chœurs, il a déversé la sève de ses deux premiers albums qui évitent habilement le mimétisme, en l'agrémentant d'un récent nouveau titre, "Hot Motion", dont les mélodies à tiroirs font encore merveille.
Pop cosmique
Porté par les envolées vocales réverbérées de James Bagshaw qui porte ce soir-là un seyant costume en velours brun, le répertoire de Temples se déploie tout en mélodies solaires et expérimentations troubles. A l'image de ce "Certainty" à la portée cinématographique et spatiale qui navigue quelque part entre la bande sonore d'un Disney et les perversions sonores de Pink Floyd.
Effets spatiaux, tourbillonnements psychédéliques, rétrofuturisme pop, nappes atmosphériques et guitares électriques tissent ici une pop cosmique qui, bien qu'elle lévite parfois trop paisiblement et sagement, irradie par ses couleurs et sa douce folie insouciante. A ce jeu-là, des chansons tournoyantes comme "Oh the Saviour", "Shelter Song" ou "Mystery of Pop" s'avèrent irrésistibles encore ce soir-là.
Olivier Horner
Festival Les Georges, Fribourg, jusqu'au 20 juillet.