A Fribourg, les Belges de Balthazar font groover Les Georges

Le quintet flamand s’est profilé en huit ans comme une des perles de la scène belge. De passage samedi soir aux Georges, pour la dernière soirée du festival qui se tient au coeur de la ville sur la place Georges Python, Balthazar présentait essentiellement le répertoire de son récent quatrième album, le bien nommé "Fever" dont la pochette est ornée d’une meute de lycaons menaçants mais dont la pop est dominée par un groove moite et minimaliste et d'hospitalières mélodies.

Sur scène, la formation emmenée par le tandem de chanteurs composé de Maarten Devoldere et Jinte Deprez, ressourcés par leurs projets solo respectifs (Warhaus pour le premier, J.Bernardt pour le second), déploie rapidement sa richesse instrumentale. Ici, le clavier est aussi violoniste, guitariste et tromboniste pour quelques touches impressionnistes. Et quand Balthazar enchaîne le chaloupé "Changes", le frontal "Wrong Vibrations" et le syncopé "Wrong Faces", l'audience hélas plus clairsemée qu'à l'habitude se met instantanément à danser.

Nonchalance fiévreuse

La ligne de basse moelleuse et élastique de "Fever" achève de convaincre de l'élégance racée et funky de Balthazar. L'intensité ardente du morceau, cette espèce de nonchalance fiévreuse qui vire à l'exaltation sensuelle, donnant à Maarten Devoldere l'envie de s'allumer une clope et à Jinte Deprez celle de faire chanter le refrain de la chanson au public, séduit.

A l'image des sentiments et amours contrariés qu'ils charrient, les morceaux de Balthazar se déclinent façon montagnes russes, le vague-à-l'âme succédant à l'euphorie. Avant les rappels qui réveillent d'anciennes chansons moins originales, le roboratif et plus déglingué "Entertainment" plein de "whou whou" permet aussi au groupe de faire un tour du côté des Stones plutôt que de Prince et Stevie Wonder.

Olivier Horner