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A Paléo, les excès de poses pop lassants de Lana Del Rey

La chanteuse américaine Lana Del Rey au Paléo Festival, le 24 juillet 2019. [Paléo Festival 2019 - Nicolas Patault]
La chanteuse américaine Lana Del Rey au Paléo Festival, le 24 juillet 2019. - [Paléo Festival 2019 - Nicolas Patault]
La chanteuse américaine Lana Del Rey s'est produite mercredi soir en vedette sur la grande scène de Paléo. Pour un concert esthétisant où ses excès de poses hollywoodiennes ont fait ombrage à sa pop mélancolique.

Des canons de confettis pour clore un concert plus souvent toc que choc. Comme si cette pluie artificielle colorée lâchée sur "Venice Bitch" venait parfaitement résumer mercredi à Paléo le spectacle plein d'artifices de Lana Del Rey.

La chanteuse américaine apparaît dans un décor "West Coast" où palmiers, transats recouverts de serviettes de bain rayées et deux balançoires latérales figurent sans doute un idéal ensoleillé. Une mise en scène au parfum aussi rétro que le charme de son tube obsédant "Video Games" qui avait propulsé l'énigmatique gothico-dépressive dans la lumière voilà huit ans.

Après s'être laissée désirer quinze minutes, voilà qu'elle entre en scène, plus baby doll que Cendrillon, jupe fendue sur haut à fleurs roses, paillettes argentées sur les paupières, collier de perles et bracelets assortis, pour un "Born to Die" à la fois langoureux et pompeux.

Une plage de bord de mer s'incruste dans l'écran géant de fond de scène tandis qu'elle entonne "White Mustang", lascivement assise sur un piano, alors que ses choristes prennent des poses suggestives sur des tabourets devant elle. S'ensuit un autre titre, tout droit sorti d'un clip vidéo où elle chante mélancoliquement couchée par terre entre ses deux danseuses-choristes et où le trio se voit filmé en plongée en noir et blanc.

Représentation de soi et excès de poses

Davantage en représentation de soi qu'en cours de performance artistique, Lana Del Rey continue de sourire et prendre la pose. Elle s'offre même une courte séance de signature d'autographes dans la fosse, récolte le diadème qu'une fan lui tend, se fait photographier. Un bain de jouvence pour l'ego sans doute.

On se demande quand va alors se produire la séquence du chant sensuel sur la balançoire. Voilà qui est presque fait au fil d'un "Ride" où Lana est à genoux entre ses deux appuis vocaux qui se balancent nonchalamment.

Le contrat scénographique est enfin rempli pour "Video Games", où Lana s'assied enfin, perchée dans ses va-et-vient, jambes croisées, et pour lequel le public clairsemé devant la grande scène lui concède un léger et seul frémissement.

Son hit pop évanescent fait son petit effet avant qu'on retourne à cet ennui poli que suscite la prestation d'Elisabeth Grant, de son vrai nom, patronyme prédestiné plutôt à être intronisé star hollywoodienne qu'icône pop. Son esthétisante prestation d'un soir, où l'excès de poses et le playback intermittent reléguent la musique au second plan, laissera le souvenir d'un écran de fumée ou d'un jet de confettis.

Olivier Horner

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