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Mais où est donc passé l'esprit du festival de Woodstock?

Environ 400'000 personnes ont assisté au festival de Woodstock en 1969. [AP Photo]
Bethel, le village qui a accueilli Woodstock, est devenu un lieu de souvenir et de tourisme / Tout un monde / 8 min. / le 29 juillet 2019
Du 15 au 18 août 1969, un demi-million de personnes sont venues écouter des concerts de rock à Bethel, près de Woodstock. Janis Joplin ou encore Jimi Hendrix se sont succédés sur la scène d'un festival qui voulait célébrer la musique et la paix. Reportage sur place, 50 ans après.

Tout a commencé dans le petit village de Bethel, sur les terres de Max Yasgur, à 75 kilomètres au sud-ouest de Woodstock. Le fermier a accepté en 1969 de louer son terrain à un petit groupe de jeunes hippies à la recherche, en urgence, d’un lieu pour organiser des concerts en plein air.

Les autorités locales de Woodstock venaient d’annuler les autorisations, tout juste un mois avant le début du festival. Toutefois, l'appellation de Woodstock est conservée.

Esprit de Woodstock, où es-tu?

Le lieu du mythique festival de Woodstock, 50 ans après. [RTS - Raphael Grand]
Le lieu du mythique festival de Woodstock, 50 ans après. [RTS - Raphael Grand]

50 ans après, la boue a disparu pour laisser place à un gazon soigneusement entretenu. Pour tenter de cerner l’atmosphère de ce lieu mythique, il faut se rendre en contrebas. Quelques tables, une plaque commémorative en signe de monument et Lennie, un habitant du coin. Arrivé du quartier de Queens à New York, il découvre par hasard le festival de Woodstock. Aujourd'hui, il habite juste à côté des champs qui ont accueilli l'évènement.

"Les gens viennent et ils écrivent quelque chose sur ces feuilles de papier blanc accrochées à l’arbre. Ils écrivent aussi sur l’écorce des arbres, ils gravent leurs noms", explique-t-il à la RTS.

Un arbre dans lequel les touristes accrochent des messages sur le lieu du festival de Woodstock. [RTS - Raphael Grand]
Un arbre dans lequel les touristes accrochent des messages sur le lieu du festival de Woodstock. [RTS - Raphael Grand]

Lennie ne garde que des souvenirs flous de Woodstock. Il se rappelle de la boue et de la silhouette de Jimi Hendrix sur la scène, à la fin du festival. Il avoue que l'esprit du festival ne se trouve plus vraiment à Bethel.

"Beaucoup de choses ont changé depuis. C’est devenu commercial. Il y a des restaurant, une pizzeria. Les gens se sont rués sur ce lieu comme si c’était un pot de miel", dit-il à la RTS. 

Bethel, lieu de tourisme

Aujourd’hui un musée, un café, un magasin de souvenirs et d’immenses parkings se côtoient

United States, New York, Catskill Mountains, Bethel, site of the 1969 Woodstock Festival, The Museum at Bethel Woods, typical flower power hippie bus [Hemis/AFP - BIBIKOW Walter]
Le Musée de Bethel Woods, à Bethel, lieu du festival de Woodstock. [Hemis/AFP - BIBIKOW Walter]

aux abords du champ. Woodstock est devenu une attraction touristique pour visiteurs nostalgiques. Parmi eux, Dayle, qui n'est pas venu pour le festival en 1969 et qui découvre des années après la puissance Woodstock.

"500'000 personnes qui se réunissent sans violence, sans se tirer dessus ou se poignarder. Ils ont tous cohabité ensemble", explique-t-il à la RTS. "Aujourd’hui en 2019, on a des fusillades, des agressions. Je n’arrive pas à imaginer Woodstock aujourd’hui", conclut-il.

Avec les années Nixon, la guerre du Viêt Nam, les Etats-Unis traversaient une période agitée à la fin des années 1960. Woodstock était sans doute une réponse à tout cela.

Marque déposée

Lennie, habitant de Bethel.
Lennie, habitant de Bethel.

Aujourd’hui, le nom Woodstock est avant tout une marque qui génère du profit. Le festival n’avait d’ailleurs pas vocation à être gratuit. Mais le mythe est né ici.

Et si l’esprit hippie qui soufflait sur les collines de Bethel s’est depuis estompé, il existe encore, aux abord du champ, quelqu’un comme Lennie qui vient ici presque chaque matin, car Bethel reste pour lui une histoire personnelle, sans doute similaire à celles vécues par  des centaines de milliers d’Américains un week-end d’août de 1969.

"J’espère revoir Barbara, cette fille du Queens qui m’a amené ici. Je traîne dans le coin. Peut-être que je la croiserai, qui sait? Peut-être qu’elle entendra le reportage et qu’elle viendra frapper à ma porte!".

Raphael Grand/mcc

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