C’est l’événement lyrique et pop de la rentrée! Pour l'ouverture de sa première saison à la tête du Grand Théâtre de Genève, Aviel Cahn programme "Einstein on the Beach". Un choix audacieux car il s'agit là d'une sorte d'ovni de l’opéra.
Créée en 1976 par le compositeur américain Philip Glass dans une mise en scène de Robert Wilson, cette oeuvre non narrative est constituée de musique minimale et cyclique. Un spectacle en continu d’une durée de 4 heures, durant lesquelles le public peut entrer et sortir à sa guise.
Un opéra accessible à tous
A la barre de la mise en scène genevoise, Daniele Finzi Pasca, tout juste remit de sa conduite de la Fête des Vignerons. Sa compagnie, la Compagnia Finzi Pasca, est à la manœuvre, de même qu’un ensemble de musiciens et de choristes formés pour l’occasion par des étudiants de la Haute Ecole de musique de Genève sous la direction du chef zurichois Titus Engel.
Lorsque l'on évoque la musique contemporaine, on pourrait penser qu'elle n'est destinée qu'à un petit noyau d'initiés. Mais '"Einstein on the beach", monté pour la première fois en Suisse, se veut accessible au plus grand nombre. Une oeuvre qui va peut-être secouer les esprits des habitués de la salle genevoise mais qui devrait inciter ceux qui ne franchissent habituellement pas les portes des opéras à y entrer. "Il n’y a pas besoin d’y comprendre quelque chose. On peut s’y perdre", disait le compositeur.
Comme un rêve d'enfant
Interrogé par la RTS, le metteur en scène tessinois explique sa vision: "On cherche à amener les spectateurs dans un voyage hypnotique fait d'une matière légère comme un rêve d'enfant. Un voyage où la technologie est employée d'une manière chaleureuse".
Lorsque l'on pense à la musique contemporaine, on a peur que ça soit "froid". Avec cet opéra, on est dans le "chaud", c'est de l'émotion qui prend forme."
Concernant sa mise en scène, il enchaîne: "Il y a beaucoup d'images qui sont surprenantes dans cet opéra. Des images d'une grande simplicité. Comme une petite boîte qui s'ouvre et à l'intérieur il y a des mondes qui se dévoilent. Avec légèreté, mais avec une forme très surprenante. Des espaces vides deviennent tout à coup monumentaux avec des jeux de kaléidoscopes. On se retrouve avec des structures gigantesques qui se mettent en place, surgissant de nulle part".
Sujet radio: Benoît Perrier
Adaptation web: Andréanne Quartier-la-Tente
"Einstein on the beach", Grand Théâtre de Genève. Jusqu'au 18 septembre 2019.