Le natif d'Ostende célèbre ses 70 ans avec un nouvel album, "Santeboutique", et une nouvelle tournée rock'n'roll qui passe par Yverdon en janvier prochain. Le chanteur belge n'y a pas perdu son franc parlé, sa verve, l'humour et le surréalisme qui le caractérisent depuis ses débuts.
"On vit dans un sacré bordel en ce moment. L'être humain en est responsable. J'ai l'impression qu'on vit dans les années 1930, avec des changements politiques importants et la montée des extrêmes. Le conservatisme s'est transformé en extrême droite et j'ai peur pour cela", explique Arno à la RTS. La chanson "They are coming" qui ouvre ce "Santeboutique" qui signifie "bordel, bazar" en Belgique et au nord de la France exprime parfaitement ces craintes d'un fascisme croissant.
Installé à Bruxelles mais avec sa ville natale de bord de mer du Nord vissée au coeur, Arno rend un bel hommage à Ostende sur le mélancolique "Oostende bonsoir" où il évoque les toiles pleines de contrastes lumineux du peintre Léon Spilliaert, proche de James Ensor dont l'art peut être rapproché de celui d'Edward Hopper.
Ailleurs, sa voix éraillée clame quelques incongruités, comme "Vive les saucisses de Maurice" sur ce titre écrit pour un court métrage évoquant "l’histoire d’une jeune femme 75% végétarienne mariée à un homme 100% macrobiotique, mais qui couche avec Maurice le charcutier". Celui qui aime à se définir comme un chanteur de charme raté s'amuse aussi, entre rock et blues, à dégommer les cons et raconter quelques errances alcoolisées passées.
Interview: Michel Masserey
Texte et adaptation web: olhor
Arno en concert à l'Amalgame, Yverdon, le 17 janvier 2020.