Né Stanislas Dinga Pinto, le rappeur est connu depuis cinq ans sous le nom de Niska. Originaire du Congo Brazzaville, il est né à Evry, non loin de Paris. Papa à 16 ans, star à 20, Niska a aujourd'hui 25 ans et compte parmi ses amis les rappeurs Booba, Soprano ou encore Ninho.
Cinq ans que le raz de marée Niska déferle sur le paysage musical hexagonal. En trois albums, il a vendu plus de 800'000 disques et cumulé 1,4 milliard de vues sur Youtube.
Il y a cinq ans, j’étais encore éducateur. Je voulais juste être écouté à Evry dans le 91, la ville où j’ai grandi. Aujourd’hui, c’est devenu un peu plus gros que ce à quoi je m’attendais. Je ne visais pas aussi haut!
Début septembre, le rappeur français a sorti son troisième album, "Mr Sal", déjà disque d’or avec plus de 50'000 disques vendus. Pour le concocter, il s'est enfermé neuf mois en studio.
Des textes improvisés
Lorsqu’il enregistre ses chansons, le rappeur n’écrit pas les paroles à l’avance, bien au contraire. "J’ai une petite direction, mais c’est rare que j’écrive un texte avant. Avec le temps j’ai eu besoin de travailler directement sur l’instrumental pour tester des trucs. C’est comme ça que je suis le plus à l’aise."
Même s'il cite des influences comme La Fouine et Booba, le premier modèle de Niska est avant tout son père, qui lui a transmis sa culture musicale. À présent, c’est lui qui est papa. Par rapport à certains textes explicites de ses chansons, il a dû expliquer à son fils de 9 ans qu'il y a Niska la star d'un côté, et son père de l'autre. "C’est deux choses différentes. Mon fils ne pose pas beaucoup de questions, mais il se construit sa propre opinion. Il commence déjà à comprendre."
Niska et la musique africaine
Même si elles sont bien présentes dans son nouvel album, les influences musicales africaines ont longtemps été absentes de la musique de Niska. "Lorsque j’ai commencé, j’avais peur qu’on m’enferme dans la case "chanteur afro". Je voulais vraiment faire parler mon rap, parce que je suis un rappeur français tout simplement".
Avec le succès, le rappeur lorgne-t-il désormais du côté des Etats-Unis? "Je n’ai pas vraiment le fantasme de m’exporter aux Etats-Unis", révèle Niska. "On peut déjà espérer bien s’installer en Europe. Les rappeurs américains ne s'intéressent pas vraiment à ce que font les rappeurs français, et cela fait des années que ça dure. Mais cela fait aussi partie de leur culture. Ils ne regardent pas vraiment ce qu’il se passe à Paris dans le hip-hop. Mais je pense que ça va venir petit à petit. Au bout du compte, c’est un business et comme ça marche bien en ce moment, ils vont commencer à s’y intéresser et à le respecter."
"Mr Sal" n'est pas l'album de la maturité, vu le jeune âge de son auteur. Mais ses textes semblent toutefois plus réfléchis. Niska confirme. "Avec l’âge, je m’assagis un peu. Et cela se ressent dans ma musique".
Propos recueillis par Julie Evard
Adaptation web: ms/mh
Niska sera en concert le 18 avril 2020 à l’Arena de Genève