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Flavia Coelho chante l'actualité brésilienne trouble avec le sourire

Pochette de l'album "DNA" de Flavia Coelho. [Pias - Youri Lenquette]
Flavia Coelho, retour aux racines / Magnétique / 25 min. / le 7 novembre 2019
La chanteuse brésilienne installée à Paris Flavia Coelho publie son quatrième album, "DNA", qu'elle présente sur scène samedi à Genève dans le cadre du Festival Les Créatives. Elle y aborde des thèmes graves sur des rythmiques souriantes et festives.

Elle a ressenti le besoin d'afficher son ADN, d'évoquer et retracer ses origines. Dans son récent quatrième album, baptisé "DNA", la Brésilienne Flavia Coelho parle abondamment de l'actualité de son pays qui s'est doté en octobre 2018 d'un nouveau président droitiste controversé du nom de Jair Bolsonaro. Elle chante ainsi des thèmes graves, comme la corruption ou la stigmatisation de l'homosexualité. Sur fond de musiques métissées réunissant les influences de la tradition brésilienne du Nordeste et la fraîcheur des sonorités actuelles emmenées par de puissantes basses et batteries.

Elle a même imaginé un super-héros, sauveur d'un Brésil en péril, qu'elle a nommé "Billy Django" en référence au film de Tarantino, "Django Unchained", et qu'elle fait surgir sur des rythmes joyeux et entraînants. "C'est très brésilien et sud-américain de chanter des choses très sombres sur des musiques festives", admet volontiers Flavia Coelho qui s'inspire beaucoup du tropicalisme. Musicalement, "DNA" télescope ainsi le baile funk et la trap, les rythmes caribéens et la cumbia, le hip-hop et le reggae avec une énergie similaire à "Bossa Mufin", le titre qui l'a révélée voilà neuf ans.

Soif de culture

Installée à Paris depuis treize ans où elle a écumé les scènes des bars et les couloirs du métro, Flavia Coelho a quitté le Brésil pour vivre autrement et plus librement. "Cette nuit, j'ai Paris dans la peau", a-t-elle d'ailleurs chanté à ses débuts. "J'ai passé des heures tous les jours à apprendre le français au centre Georges Pompidou à mon arrivée à Paris. J'allais beaucoup dans les musées aussi. J'avais soif de culture et d'apprentissage (...) Même si mes quatre premières années en France ont été difficiles, que j'ai mangé des pâtes pendant six mois tout en chantant au chapeau dans le métro, c'était une période formidable et très constructive. J'avais choisi cette vie, pour me découvrir et en avais sans doute besoin pour pouvoir écrire un album", détaille-t-elle à la RTS.

Interview: Monica Schütz

Texte et adaptation web: Olivier Horner

Flavia Coelho en concert à l'Epicentre, Genève, le 16 novembre 2019, dans le cadre du Festival Les Créatives.

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