Mariss Jansons est mort à Saint-Pétersbourg, où il résidait et avait effectué une partie de ses études. "Votre talent restera toujours au firmament de la Lettonie et de la musique mondiale et dans nos coeurs", a tweeté le président letton Egils Levits.
Selon des proches du maestro, cités par des médias russes, Jansons a succombé dans la nuit de samedi à dimanche à une insuffisance cardiaque. Il souffrait depuis plusieurs années de problèmes cardiaques qui l'avaient contraint à aménager ses activités professionnelles.
L'annonce de son décès a suscité une pluie d'hommages, notamment de la part des institutions avec lesquelles il a travaillé le plus étroitement L'Orchestre symphonique de la Radio bavaroise, dont il était le chef attitré depuis 2003, a salué "un grand artiste et une personnalité exceptionnelle" par sa "précision au pupitre et son approche humaine des musiciens", selon l'intendant Ulrich Wilhelm.
Devant le pape
Mariss Jansons était également un familier des orchestres de Vienne, qui comptent parmi les plus prestigieux du monde musical. Il faisait partie du club très fermé des chefs ayant dirigé l'Orchestre philharmonique pour le concert du Nouvel-An, choisis par les musiciens eux-mêmes, en 2006, 2012 et 2016.
Le Philharmonique lui a dédié dimanche matin son concert du jour, en souvenir "d'une collaboration artistique étroite de plusieurs décennies et d'une amitié personnelle profonde", a déclaré le premier violon Daniel Froschauer avant la représentation.
Chef invité très prisé, Mariss Jansons a collaboré avec presque tous les grands orchestres du monde. Il a été à l'affiche des principaux festivals et avait même joué au Vatican devant le pape Benoît XVI.
Polémique et excuses
Dans une récente interview, il décrivait son travail au pupitre comme sur un fil "quelque part entre le sentiment et la raison". "Bien sûr, je dois analyser ce qui se passe quand je conduis; je ne peux pas me concentrer simplement sur les émotions et l'expression. Mais les émotions ont la priorité. Il reste du temps pour l'analyse après le concert", expliquait-il.
En 2017 Mariss Jansons avait suscité la polémique en déclarant ne pas être habitué à voir des femmes diriger des ensembles, et que cela n'était pas sa "tasse de thé". Il était ensuite revenu sur ses propos qu'il a qualifiés de "pas diplomatiques, ni nécessaires ou productifs".
afp/gma