L'association des deux univers sonores fonctionne à merveille. Un peu comme Flavien Berger ou Buvette, Tim Dup associe lyrisme et exploration sonore. Une formule qui lui a valu de connaître un succès surprise avec son premier album, "Mélancolie heureuse", sorti en 2017. A à peine 23 ans, l'artiste se profile alors comme un des talents les plus prometteurs de la scène française.
En 2017 et en 2019, Tim Dup remporte le prix de l'Académie Charles-Cros, une des récompenses les plus prestigieuses de la chanson. Il faut dire que le Français allie un réel talent de compositeur à une écriture précise quasi classique, plus proche de Barbara que de Lomepal. Et pourtant, ses textes parlent d'aujourd'hui, d'écologie, de solidarité, de lendemains chancelants.
Les questions d'une génération
Le titre de l'album "Qu'en restera-t-il?" lui est venu avant même d'avoir terminé toutes les chansons de ce deuxième opus. Comme un fil rouge, cette question l'a guidé tout au long de l'écriture: "J'avais envie, à travers chaque photographie de ces chansons, que les gens puissent en faire leur propre réponse", explique Tim Dup à la RTS. Un album qui a une part d'énigmatique, il l'admet, mais avec cette question qui impose de prendre un certain recul: "On est peu de choses, qu'est-ce qui restera de cette planète, d'autant plus au vu de la vitesse à laquelle on la détériore, mais aussi, qu'est-ce qui restera de nos relations, de nos villes, de nos sociétés? Qu'est-ce qui restera d'un album même, finalement...?"
Un album qui pose la question du temps qui passe, qui interroge notre passage. Mais un album qui n'est pas né de l'obsession de laisser une trace: "Je ne suis pas obsédé par la postérité", dit Tim Dup. "Qu'en restera-t-il?" est surtout, pour le musicien, un travail de passion et de sincérité.
Un album déterminant?
Avec ce deuxième album, Tim Dup sait qu'il y a un enjeu. "Soit il installe quelque chose, définitivement peut-être - bien que je crois que rien ne soit très définitif dans un métier comme celui-là -, soit ça passe. L'idée, c'est de ne pas trop anticipé, de ne pas trop penser à ce qu'on va en penser, mais continuer à faire de la musique et raconter des histoires."
Tim Dup ne fait pas partie de cette école ayant beaucoup écouté la musique des années 1980. Il trouve les sons de cette époque plutôt froids et préfère la chaleur des années 1970. Fan de Supertramp et des Beatles, il aime la nuance d'autres artistes contemporains comme Gaël Faye, Odezenne ou Flavien Berger. "Moi j'aime l'électro chaleureuse".
Propos recueillis par Michel Masserey
Adaptation web: Lara Donnet
Tim Dup en concert le 21 mars 2020, à Genève, dans le cadre du Festival Voix de Fête.