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Le chanteur Graeme Allwright ne boira plus à l'amitié, l'amour, la joie

Graeme Allwright en 1999. [AFP - Collection Christophel/Phototèque Lecoeuvre]
Le chanteur Graeme Allwright ne boira plus à l'amitié, l'amour, la joie / Le Journal horaire / 11 sec. / le 16 février 2020
Français d'origine néo-zélandaise, le chanteur Graeme Allwright est décédé dimanche en région parisienne à l'âge de 93 ans. Il était connu notamment pour avoir adapté de nombreuses chansons d'artistes folk américains.

"Il est décédé cette nuit, dans la maison de retraite où il résidait depuis une année", en Seine-et-Marne, a annoncé sa fille Jeanne Allwright.

Né en Nouvelle-Zélande en 1926, Graeme Allwright avait commencé sa carrière comme acteur en Angleterre après la 2e Guerre mondiale, avant de s'installer en France en 1948. Il n'avait entamé une carrière de chanteur qu'à près de 40 ans, avec un premier disque en français en 1965 baptisé "Le trimardeur", adapté du "Protest singer" Pete Seeger.

Des hymnes de Mai 68

Son répertoire contestataire, antimilitariste et profondément humaniste résonnait avec les aspirations de la jeunesse française de l'époque. "Petites boîtes" (adaptation de Malvina Reynolds), "Jusqu'à la ceinture" (Pete Seeger), "Qui a tué Davy Moore?" (Bob Dylan), "Johnny (texte original) et surtout "Le jour de clarté" (Peter, Paul & Mary), son plus grand succès, étaient devenus des hymnes de Mai 68.

Dans les années 1970, il avait adapté de nombreuses chansons du Canadien Leonard Cohen, dont "Suzanne". Mais ses propres textes ont également connu un beau succès comme "Il faut que je m'en aille" (Les retrouvailles) et son célèbre refrain: Buvons encore une dernière fois; À l'amitié, l'amour, la joie; On a fêté nos retrouvailles; Ça m'fait d'la peine; Mais il faut que je m'en aille.

Graeme Allwright est aussi connu pour avoir écrit en 1968 la chanson de Noël pour enfant "Petit Garçon", version francophone d'"Old Toy Trains" de Roger Miller, ou encore "Sacrée Bouteille" (d'après "Bottle of Wine" de Tom Paxton).

En marge du show biz

Il avait alterné ensuite voyages et retours sur scène, où il avait continué à se produire jusqu'en 2015. "C'était un chanteur engagé pour la justice sociale, un chanteur un peu hippie en marge du show business qui a refusé des télés. Il a chanté jusqu'au bout, il a adoré être sur scène", a expliqué l'un de ses fils Christophe Allwright

En 2010, l'Académie Charles Cros lui avait décerné un "grand prix in honorem" pour l'ensemble de sa carrière.

afp/oang

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