Le chanteur Christophe n'est plus. Il est décédé jeudi à 74 ans des suites d'une maladie pulmonaire, selon sa famille.
"Christophe est parti hier. Malgré le dévouement sans faille des équipes soignantes, ses forces l'ont abandonné. Aujourd'hui, les mots se lézardent... et tous les longs discours sont bel et bien futiles", écrivent dans un communiqué Véronique Bevilacqua, épouse du chanteur, et sa fille Lucie.
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Hommage à Christophe, dandy éternel de la chanson
Coronavirus pas confirmé
Daniel Bevilacqua, de son vrai nom, avait été hospitalisé et admis en réanimation le 26 mars dans un hôpital parisien en raison d'une "insuffisance respiratoire" selon son producteur de spectacle. Le 10 avril, sa femme indiquait qu'il était hospitalisé en réanimation à Brest, intubé sous sédation profonde.
Véronique Bevilacqua n'a jamais fait mention de la maladie Covid-19 dans ses communiqués et, interrogée au téléphone dans la nuit de jeudi à vendredi, elle a souligné qu'il était décédé "des suites d'un emphysème", une maladie pulmonaire.
afp/br
Carrière prolifique
"Aline", tube instantané, datait de 1965, mais le moustachu aux cheveux mi-longs était toujours dans l'air du temps et son aura incomparable intacte. Ses récents albums "Christophe, etc", volumes 1 et 2, sortis l'an passé, où il reprenait ses standards avec des interprètes de toutes générations, sont là pour le prouver.
Pour parler de ses créations, celui que son amour de la vitesse avait privé de permis depuis longtemps conviait les journalistes au coeur de la nuit dans son appartement-musée, entre sa collection de juke box et sa table de poker.
L'acteur Jean-Paul Rouve avait d'ailleurs fait un beau clin d'oeil à la vie de noctambule de l'artiste dans un tweet pour lui souhaiter un bon rétablissement: "et on ira dîner à 23h, quand tu te réveilles".
Hommages
L'annonce de sa mort a bouleversé le monde du spectacle. Jean-Michel Jarre, qui avait écrit les textes de deux de ses albums majeurs - et leurs morceaux phares - "Les Paradis Perdus" en 1973 et "Les Mots bleus" en 1974, a déclaré qu'il avait "perdu un membre" de sa "tribu".
"C'était plus qu'un chanteur, c'était un couturier de la chanson", développe Jean-Michel Jarre, pour qui les circonstances de ce deuil sont très douloureuses: "On ne peut pas lui dire au revoir à cause de ce putain de virus".
"Avec la disparition de Christophe, la chanson française perd une part de son âme, mais le bleu doux-amer de ses chansons est indélébile", a twitté le ministre de la Culture Franck Riester.