Aviel Cahn, le nouveau directeur du Grand Théâtre de Genève, avait pris ses fonctions en frappant fort, en bousculant les habitudes des Genevois avec des oeuvres très contemporaines.
La prochaine saison reflète pourtant moins cet esprit. Pas de grande création en opéra: il faudra aller du côté des spectacles jeune public ou du ballet pour trouver des premières mondiales.
Cela dit, on pourra découvrir au milieu des grands classiques de Puccini, Mozart, Verdi ou Wagner, des oeuvres moins connues. Notamment trois opéras du 20e siècle: "L’affaire Makropoulos" de Janacek, "Candide" de Bernstein et "Pelléas et Mélisande" de Debussy. Et puis la saison va s'ouvrir avec "Turandot", de Puccini, et sa version finale composée par Luciano Berio au début des années 2000, qui sera donnée en première suisse.
Mais disons-le, ce sera une saison moins contemporaine que la précédente. Le Grand Théâtre a-t-il déjà perdu son audace? La réponse d'Aviel Cahn, son directeur: "Non, je pense que c'est très conscient (...) Ma deuxième saison est plus relâchée. Après une saison très moderne, celle-ci revient ainsi à des oeuvres plus classiques pour équilibrer les choses avant de retourner ensuite à des choses plus contemporaines ".
Opéra ouvert à d'autres disciplines
On retrouve toutefois la patte Aviel Cahn, qui ouvre l'opéra à d'autres disciplines : un cinéaste, une plasticienne, des installateurs de technologies visuelles de pointe sont ainsi conviés pour réaliser des mises en scène ou des scénographies. Le Suisse Milo Rau, familier du Théâtre de Vidy, s’essaiera pour la première fois à l'opéra, avec "La Clémence de Titus" de Mozart. Parmi les grands noms, il faut encore citer la présence du célèbre metteur en scène Robert Wilson.
Sylvie Lambelet/olhor
Bilan de la première saison
Un premier bilan est difficile à tirer car une partie des productions n’a pas pu être jouée cette saison. Mais les pertes sont estimées entre 1 et 1,5 million de francs.
La nouvelle direction du Grand Théâtre voulait renouveler son public. Son directeur Aviel Cahn admet qu’ il lui faudra du temps, au moins trois à cinq ans pour commencer à changer les habitudes. Cependant, il a été surpris de l’ouverture du public pour des oeuvres peu connues. Le programme de la Plage, qui propose des soirées DJ, des apéropéras et des brunchs a ainsi su trouver son public.
Aviel Cahn s'est dit "pas encore content mais confiant". Reste l'inconnue coronavirus: difficile voire impossible de faire jouer l'Orchestre de la Suisse Romande par exemple dans la fosse en respectant les deux mètres de distance. Mais les concerts étant prévus mi-septembre, il reste peut-être un espoir.