Dans un message publié sur la page Facebook officielle du chanteur, ses proches ont annoncé avec regret son décès "le samedi 2 mai à 21h30".
Installé en France, Idir avait été hospitalisé vendredi à Paris. Il a succombé à une maladie pulmonaire et devrait être enterré en région parisienne, selon son entourage proche.
"J'ai appris avec une immense tristesse la nouvelle du décès" d'Idir, une "icône de l'art algérien", a salué dans un tweet le président algérien Abdelmadjid Tebboune. "Avec sa disparition, l'Algérie perd un de ses monuments".
Carrière singulière
De son vrai nom Hamid Cheriet, Idir, né en 1949 à Aït Lahcène, près de Tizi-Ouzou, capitale de la Grande-Kabylie, se destinait à être géologue. Mais un passage en 1973 sur Radio Alger change le cours de sa vie: il remplace au pied levé la chanteuse Nouara, et interprète la chanson en langue berbère "A Vava Inouva", composée pour cette dernière.
La chanson, qui évoque les veillées dans les villages kabyles et la transmission orale des comptes et enseignements traditionnels, est accueillie avec beaucoup d'émotion en Kabylie et fait le tour du monde à son insu pendant qu'il fait son service militaire.
Si bien qu'il rejoint Paris en 1975 pour produire son premier album, également intitulé "A Vava Inouva". "Je suis arrivé au moment où il fallait, avec les chansons qu'il fallait", racontait-il en 2013.
Il disparaît de la scène pendant dix ans, de 1981 à 1991, mais sa carrière est ensuite relancée.
En 1999, profitant de l'élan donné par ses compatriotes Cheb Mami et Khaled, il signe son retour dans les bacs avec l'album "Identités", où il propose, avec plusieurs invités, un mélange de "Chââbi", la musique algéroise, et de rythmes empruntés aux genres occidentaux.
En janvier 2018, le chanteur - qui militait pour la reconnaissance de l'identité culturelle de la Kabylie - était revenu chanter à Alger pour le nouvel an berbère, après une absence de 38 ans.
ats/jop