Petula Clark, une des chanteuses anglaises les plus populaires des sixties et seventies, sort un tout nouvel album enregistré au mythique Royal Albert Hall de Londres, "A Valentine's Day at the Royal Albert Hall".
Un travail de restauration des bandes qui permet de revivre ce concert historique datant du 14 février 1974. "Ce soir-là, j'étais très excitée. Je savais que j'avais les meilleurs musiciens de Londres et des Etats-Unis. Je savais que musicalement, ce serait exceptionnel. Et ça l'a été", dit-elle à la RTS.
Admirée des plus grands
C'est la United Music Foundation basée à Genève qui a permis de sauvegarder et de publier ces documents. Après avoir édité en 2014 un coffret de concerts historiques de Sydney Bechet en Suisse, puis un double album collector de Nicole Croisille, l'institution met en exergue aujourd'hui une artiste emblématique de la chanson et du musical, une femme à la carrière exceptionnellement longue et internationale. Des musiciens comme Francis Lai, Quincy Jones ou Stevie Wonder ont souvent témoigné de leur affection et de leur admiration pour cette chanteuse qui a toujours su bien s'entourer.
Genève, une ville d'équilibre
Des titres comme "Downtown", "Chariot" ou "C'est ma chanson" ont été des succès dans de nombreux pays, chantés dans quatre langues. C'était avant qu'elle ne s'établisse à Genève, plus exactement à Cologny en 1968.
"Au début, je trouvais cette ville un peu trop tranquille pour moi, mais elle a changé, tout comme moi. Nous avons grandi ensemble en quelque sorte. Aujourd'hui, je regarde par la fenêtre, et je vois la ville, les montagnes et le lac. C'est une ville très équilibrée, et c'est rare".
Alors qu'elle interprétait la femme aux oiseaux dans la comédie musicale "Mary Poppins" au Prince Edward Theater, elle a juste eu le temps de quitter Londres pour rejoindre Genève. Chaque soir, elle applaudit et hurle sa reconnaissance aux médecins. Avec son mari, épousé en 1961, elle vit un confinement plaisant, même si côté gastronomie, ce n'est pas fameux. "La cuisine, ce n'est pas mon truc. Mais à force de la faire tous les jours, ça devient mangeable", dit-elle
Chanter pour le plaisir
Petula Clark chante depuis l'enfance. Elle a d'ailleurs foulé pour la première fois la scène du Royal Albert Hall au début des années 1940, lors d'un événement célébrant les forces armées britanniques. A 9 ans, elle avait déjà offert 200 prestations en radio ou en concerts, d'où son surnom de "petite fille de l'Angleterre".
Ma mère était galloise et au pays de Galles, on chante tout le temps, un peu comme les Italiens.
Toujours active à 87 ans, Petula Clark a vendu pour 70 millions d'albums et a tourné dans une trentaine de films, dont "La Vallée du bonheur" de Francis Ford Coppola, en 1968, avec Fred Astaire comme partenaire. Ce tournage reste un de ses meilleurs souvenirs. "Il y avait une ambiance que je n'ai jamais retrouvée ailleurs. C'était merveilleux".
Pour traverser cette période de confinement et d'anxiété, Petula Clark a choisi deux chansons de son répertoire "Rainbow", co-écrit avec Tony Hatch, qui évoque l'arc-en-ciel, ce phénomène qui permet de voir le soleil même sous la pluie, et "Starting All Over Again", co-écrit avec le genevois David Hadzis. "Je pense qu'après cette période qui aura un peu endommagé l'esprit, on a besoin de courage et d'espoir, et de recommencer à zéro comme le dit la chanson".
Michel Masserey/mcm
Le coffret “Petula Clark – A Valentine’s Day at the Royal Albert Hall” est disponible sur unitedmusic.ch/store