Balance ton tube: "Ti se meriton" du chanteur kosovar Labinot Rehxa

"Ti se meriton", c’est l’histoire d’un gars bien et d’une fille qui ne le mérite pas. En tout cas, c’est l’avis du gars. Le rythme allie pulsions balkaniques et syncopes reggaeton avec une belle voix de ténor qui s’envole dans les Alpes. Les Alpes? Bien oui, regardez mieux le dernier clip du chanteur kosovar Labinot Rexha: tournage sur les rives du Léman, face au Grammont.

Tout un symbole: le Kosovo, c’est – souvent- aussi la Suisse. On parle parfois du pays comme d’un 27e canton suisse tant la présence confédérale est marquante du côté de Pristina. Par les va- et-vient de la diaspora, les camionnettes rachetées à des artisans vaudois ou argoviens qui gardent leur raison sociale antécédente sur la bâche, les chatzi (les beaux gars romands ou alémaniques qui reviennent conter fleurette au pays) et ces Migros qui semblent plus vraies que nature.

Entre pop et traditions

Labinot Rexha, de Genève à Zurich, en passant par l’Albanie, le Kosovo et la Macédoine, tout le monde le connaît. Du moins toute personne qui parle albanais. Carrière solide, quelques très gros tubes à son actif et un style entre pop et traditions. Labinot Rexha est un romantique doublé d’un patriote. Il aime l’amour, le Kosovo… et la Suisse, où il a perfectionné son art à l’Institut Jaques-Dalcroze tout en apprenant quelques ficelles du métier auprès des rois de la tallava, cette pop balkanique irrésistible balancée par les Roms du Kosovo.

On retrouve le chanteur à Mon Café, une petite ambassade kosovare près du Grand-Pré à Genève. Hasard ou merveilleuse mise en scène, un de ses anciens clips passe au même instant sur le téléviseur. Une chanteuse sapée comme une James Bond Girl, Kallashi, c’est son nom, joue la Bardot balkanique sur une moto superlative. Cinq millions de vues Youtube au compteur. La musique du Kosovo, vous l’avez forcément entendue. En été, elle s’envole des voitures. Elle rythme les arrêts aux feux rouges. Et le samedi, c’est en boîte de nuit que ça se passe.

Thierry Sartorettiy/aq