Le duo raï marseillais Benzine redynamise la poésie bédouine

Benzine vient de peaufiner sur une scène de la Friche de la Belle de mai à Marseille la création scénique qu'il propose trois soirs durant ce week-end en Suisse romande.

L'univers de ce duo qui mêle tradition et modernité sous l'appellation "Raï Machine" s'apparente à une véritable machine à danser mais aussi à la tradition poétique bédouine. Chacun des musiciens chante et bidouille sur les machines tout en maniant une guitare pour l'un, une basse pour l'autre.

Derrière Benzine se cachent Farid Belayat et Samir Mohellebi, un tandem de musiciens et compositeurs basés à Marseille qui se produit régulièrement en concert mais n'a pas encore publié d'album. Le résultat sur scène est assez bluffant. La diversité des timbres vocaux fascine, le mélange entre électronique, instrumentations arabes samplés et énergie rock invite naturellement à la transe mais aussi à la méditation. Tout dépend du tempo des morceaux, de la modulation de la voix.

"Un carburant pour nos coeurs"

"On garde l'esprit de la poésie bédouine mais en écrivant sur des thèmes actuels et universels. On parle beaucoup de l'amour de la vie, de l'amour de la femme, de l'amour du vin. (...) Ces allers-retours entre la tradition et la modernité se jouent autant dans la musicalité que la poésie", expliquent Samir Mohellebi et Farid Belayat aux yeux de qui leur répertoire est une benzine, "un carburant pour nos coeurs".

Benzine injecte aussi en les triturant des sons d'instruments ou des sonorités naturelles enregistrés en Algérie qu'il mêle avec des rythmiques rock ou des beats électroniques. Un cocktail au final des plus dansants et roboratifs.

Sujet radio: Michel Masserey

Adaptation web: olhor

Benzine en concert à La Coutellerie, Fribourg, le 2 juillet; au Kiosk'Art, Neuchâtel, le 3 juillet et à La Dérivée, Yverdon-les-Bains, le 4 juillet.