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Balance ton tube: "El Vacile" des Colombiens Systema Solar

Capture d'écran du clip "El Vacile" des Colombiens Systema Solar. [DR]
Balance ton tube / Vertigo / 4 min. / le 19 août 2020
Quels sont les tubes de l’année 2020 écoutés par les deux millions d'étrangers qui vivent et font vivre notre pays? Durant l'été, découvrez les musiques des communautés qui vivent en Suisse. Aujourd'hui: "El Vacile" du collectif colombien Systema Solar.

"Tu veux un tube d'Amérique du Sud? Et si pour une fois, on laissait de côté ces trucs reggaeton qu'on entend partout?" Proposition de Paulo Olarte, un artiste colombien. Il s'est établi en Suisse après avoir été notamment l'un des mythiques DJ électro et tropicaux du non moins mythique club Golden Puddel (Le Caniche d'or) à Hambourg.

Alors, hasta luego Shakira ou Luis Fonsi et son "Despacito" (plus de six… milliards de vues sur YouTube). Bienvenue à la formidable diversité des danses colombiennes: merengue, cumbia, salsa, vallenato, fandango, tropipop, bullerengue et champeta. Voici de quoi danser jusqu'à l'aube. "Les musiques colombiennes sont le fruit d'un mélange et leur origine, c'est l'Afrique. Si tu entends ou si tu danses la champeta, tu comprends ça illico!"

Un titre irrésistible

"El Vacile", ça veut littéralement dire "il a hésité". On fait tout le contraire et on se plonge illico dans ce titre irrésistible du collectif colombien Systema Solar. Oui, collectif et pas groupe. Car les sept membres de Systema Solar regroupent des compétences qui vont de la percussion à l'installation vidéo en passant par le chant et l'art du DJ. John Primera, Indigo, Pellegrino, Daniboom, Pata de Perro, DJ Corpas et Andrew se sont rencontrés à l'occasion d'une biennale d'art contemporain à Medellin. C'était en 2006 et le collectif a publié trois albums depuis. Eh oui, il n'y a pas que des cartels dans la région! Et la Colombie compte une scène artistique foisonnante pour qui l'art contemporain est aussi synonyme de fête.

D'où ce clip "El Vacile" qui mélange autant les musiques que les codes. Un petit air Manu Chao pour les tenues bigarrées, les références politiques et les graphs sur les murs. Des hommages au pikos, des sonorisations ambulantes des fêtes de quartier. Et ces mystérieux danseurs de blanc vêtus. Ils se postent sur un bout de trottoir, tracent d'abord un carré autour d'eux et dansent à l'intérieur. Une manière de s'approprier l'espace public.

Une performance qui rappellera quelques mois plus tard, en Suisse, les actions politiques type 4m2 en pleine période de confinement pour plaider la cause d'un retour à la normale plus éco-responsable. Mais dans ce clip, le coronavirus n'existe pas encore. Et le message est clair: tu te rassembles, tu fais la fête, et surtout pas la tête! C'est tout simple. Aujourd'hui, c'est hélas quasi subversif.

Thierry Sartoretti/ld

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