Publié

#MusicToo, le hashtag qui libère la parole des musiciennes

A l'appel du collectif NousToutes, une marche pour dire stop aux féminicides et aux violences sexistes et sexuelles, à Paris, le 23 novembre 2019. [AFP - PHILIPPE LABROSSE / HANS LUCAS /]
Un doigt dans l'Actu - #MusicToo : comment le milieu de la musique a obtenu son #MeToo / Un doigt dans l'Actu / 4 min. / le 2 novembre 2020
Après le monde du cinéma, de la politique ou, dernièrement, des médias, l’industrie musicale vit elle aussi sa révolution #MeToo. Les témoignages se succèdent et aucun genre musical n'est épargné.

Depuis cet été, l’industrie musicale est en train de vivre elle aussi le même phénomène de libération de la parole des femmes, victimes de harcèlement ou d’agressions sexuelles.

Le mouvement #MeToo a libéré la parole, et les affaires Moha La Squale, accusé de plusieurs agressions sexuelles, ou celle du rappeur belge Roméo Elvis, révélées en septembre, ont accéléré la publication de témoignages concernant l’industrie musicale. Les langues se délient.

#MusicToo, parce que la musique aussi

Depuis quelques semaines, des violences sexistes et sexuelles affluent accompagnées du hashtag #MusicToo.

A mesure que la parole se libère, les artistes féminines osent s’exprimer. C’est le cas de Christine and the Queens, alias Chris, qui a publié un long texte sur son compte Instagram, en soutien à toutes les femmes qui ont subi des violences dans l'industrie.

Ce soir à l'opéra

Les affaires marquantes visent le milieu du rap, mais le collectif #MusicToo constate aussi d'autres cas dans d’autres milieux. Aucun genre musical ne semble épargné par le phénomène, pas même le milieu de l’opéra. En témoigne le poignant récit de la soprano mayennaise Chloé Briot, qui a déposé une plainte pour agressions sexuelles au Parquet de Besançon contre un collègue baryton.

La peur de dire

Mais pourquoi est-il si difficile de parler et de dénoncer ces agissements? Dans le monde culturel et artistique, les écueils peuvent paraître plus importants. Certains artistes vivent dans la précarité, ces situations semblent institutionnalisés et la peur de se couper de son réseau est grande. Les cas existent, tout le monde le sait et pourtant, ces situations ne sont pas rendues publiques.

>> A lire aussi : Les réseaux sociaux, nouveau vecteur de la lutte contre le sexisme ordinaire

Alors que faire? Le silence nourrit la peur, qui nourrit l’impunité. Un des moyens serait de rompre ce cercle vicieux et de partager, de raconter, de parler. Le hashtag #MeToo et le mouvement mondial qu'il a déclenché est un projet de réforme anthropologique. Un projet qui cherche de nouveaux champs de bataille dans la vie de tous les jours. Pour que l'on n’ait plus besoin de partager, de raconter, de parler pour changer notre société.

Zoé Decker/mcc

Publié