Publié

Sur "McCartney III", Sir Paul rejoue noblement à l'homme-orchestre

Le chanteur et musicien Paul McCartney sur la scène du Hollywood Casino Amphitheatre on à Tinley Park, dans l'Illinois aux Etats-Unis, le 26 juillet 2017. [AFP - Kamil Krzaczynski]
Paul McCartney / Le Journal horaire / 2 min. / le 18 décembre 2020
Dix-septième album solo du pilier des Beatles, "McCartney III" est toutefois le troisième que Paul McCartney a réalisé tout seul depuis 1970, jouant noblement de tous les instruments et jonglant avec les arrangements.

Le titre sobre de ce nouvel album renvoie à "McCartney" paru en 1970 à la fin des Beatles et "McCartney II" sorti en 1980 au sortir de l'aventure Wings, deux disques également réalisés en complète autonomie. A 78 ans, Sir Paul joue donc à nouveau tous les instruments: piano, guitare, basse, batterie, etc.

"McCartney est un des pionniers du home studio, où tout est fait à la maison, car il sait jouer de tout", souligne auprès de l'AFP Stan Cuesta, auteur de "The Beatles" (éditions du Layeur). "Il a ouvert la voie à ce genre de productions, comme le fera Prince plus tard".

Le premier album solo de "Macca" avait fait du bruit il y a cinquante ans car le compositeur-interprète l'avait accompagné d'une lettre à la presse où il écrivait qu'il ne jouerait plus avec les trois autres, alors que la séparation des Fab Four n'avait jamais été couchée noir sur blanc.

Les bienfaits pop du confinement

Ce troisième volet en mode autarcie fait cette fois parler pour ses qualités musicales, le mythe vivant prenant toujours autant de plaisir, comme en attestent son attaque au piano de "Women and Wives" ou les riffs de "Lavatory Lil".

Cette fois, la réclusion dans son repaire du Sussex en Angleterre doit plus à la contrainte qu'au choix. "Je menais une vie de confinement dans ma ferme avec ma famille et j'allais à mon studio tous les jours, explique-t-il dans les notes d'intention biographique de l'album. J'ai dû travailler un peu sur des musiques de film, ce qui est devenu le morceau d'ouverture et, une fois terminé, je me suis demandé ce que j'allais faire ensuite".

"Faire de la musique pour soi-même plutôt que pour un travail"

"Chaque jour, je commençais à enregistrer avec l'instrument avec lequel j'avais écrit la chanson, puis je superposais progressivement le tout, c'était très amusant, développe-t-il. Il s'agissait de faire de la musique pour soi-même plutôt que de la musique pour un travail. J'ai donc fait des choses que j'aimais".

L'ensemble constitue ainsi une très bonne surprise, comme le furent également cette année les dernières cuvées d'autres septuagénaires comme Bob Dylan (79 ans) ou Bruce Springsteen (71 ans). Ce répertoire neuf de l'homme-orchestre anglais à la voix claire mais parfois légèrement voilée renoue avec la simplicité pop, avec quelques dentelles cousues çà et là en termes mélodiques et des effusions rock plus rageuses. Soit un noble cru de Sir Paul.

olhor avec afp

Paul McCartney, "McCartney III" (Capitol/Universal Music).

Publié