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La pandémie gonfle les ventes de catalogues musicaux

Neil Young lors d'un concert à Québec le 6 juillet 2018. [AFP - Alice Chiche]
La pandémie gonfle les ventes de catalogues musicaux / Le Journal horaire / 51 sec. / le 18 janvier 2021
Les ventes de catalogues musicaux, qui permettent aux artistes de toucher des royalties à chaque utilisation d'une chanson, atteignent des montants records. Le chanteur Neil Young aurait vendu la moitié de ses droits pour 150 millions de dollars.

L'industrie de la musique et du spectacle est mise à mal par le coronavirus. Mais la pandémie fait gonfler les ventes de catalogues musicaux, qui permettent aux artistes de toucher une somme d'argent lors de chaque téléchargement, passage dans un film ou une publicité.

Les investisseurs s'y intéressent de plus en plus car certaines transactions atteignent des montants records. Début décembre, Universal Music avait lâché 300 millions de dollars, selon une estimation du New York Times, pour s'adjuger les droits du catalogue de l'icône Bob Dylan.

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Stevie Nicks, de Fleetwood Mac, aurait obtenu 100 millions pour sa part majoritaire du catalogue du groupe. Fleetwood Mac a également touché un sacré pactole avec son tube "Dreams" de 1977, revenu dans les charts grâce au réseau social Tik Tok.

Neil Young vend la moitié de ses droits

Nouveau signe d'une tendance de fond, le chanteur américano-canadien Neil Young a vendu début janvier 50% des droits de son catalogue au fonds d'investissement Hipgnosis. Selon la BBC, la transaction, qui porte sur la totalité des 1'180 titres composés par le musicien de 75 ans, se monterait à 150 millions de dollars, un chiffre qu'Hipgnosis n'a pas confirmé.

Créé début 2018 par Merck Mercuriadis, l'ancien manager de plusieurs géants de la musique populaire comme Elton John ou Iron Maiden, Hignosis a été introduit à la Bourse de Londres la même année. Véhicule dédié à l'acquisition de droits, il a levé 625 millions de livres à date (environ 850 millions de dollars) auprès d'investisseurs, selon son site officiel.

Ed Sheeran et Bruno Mars

Depuis, il s'est lancé dans une vague d'acquisitions effrénée, s'assurant notamment les droits des catalogues du producteur américain à succès Timbaland ou du chanteur de charme Barry Manilow. Le groupe contrôle les droits de dizaines de tubes, parmi lesquels "Shape of You" d'Ed Sheeran ou "Uptown Funk!" de Bruno Mars.

D'autres véhicules d'investissement comme Concord ou Primary Wave se sont mêlés à la lutte, qui implique également les grands labels de l'industrie du disque, tels Universal Music.L'appétit des investisseurs pour les droits musicaux tient en bonne partie à l'émergence du streaming, qui a ouvert des débouchés à une industrie qui se cherchait un nouveau modèle au début des années 2000.

Passé par les groupes Buffalo Springfield et Crosby, Stills, Nash & Young, Neil Young est un musicien caméléon, qui a touché à de nombreux styles, du folk au rock en passant par le grunge, la country, ou le blues. S'il n'a connu qu'un numéro un aux Etats-Unis, avec "Heart of Gold" (1972), ses chansons ont pesé dans le paysage de la musique américaine.

afp/mh

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