Compositeur attitré de Steven Spielberg, de la saga "Star Wars" et des thèmes de "Harry Potter", John Williams a les honneurs d’une compilation enregistrée pour la première fois par un orchestre symphonique suisse, le City Light Symphony Orchestra.
Grâce à la pandémie, la grande salle de concert du KKL, à Lucerne, s'est libérée pendant quelques jours, offrant la possibilité au City Light Symphony d’enregistrer en septembre 2020, sous la baguette du chef britannique Kevin Griffiths, "Spotlight on John Williams", la première compilation jamais consacrée par un orchestre suisse au compositeur américain.
Un double disque généreux
Pour beaucoup de musiciens, jouer du John Williams aujourd'hui s’apparente à jouer du Beethoven dans la catégorie bandes originales. Pour qu’elle soit à la hauteur du compositeur, cette initiative du City Light Symphony Orchestra se traduit par un double disque généreux, édité par le label suisse Prospero Classical.
Et il s'agit d'une bonne porte d’entrée dans l'univers de John Williams car l’interprétation est tout simplement excellente. S'il existe de très nombreuses compilations John Williams sur le marché, qui remontent pour les plus anciennes aux années 1970, peu reproduisent aussi bien la dynamique orchestrale et les nuances des bandes originales de films. L'orchestre lucernois rivalise avec les enregistrements prestigieux du London Symphony Orchestra ou du Boston Pops, pour ne citer que les ensembles qui ont le plus souvent interprété les musiques de Williams. Le City Light Symphony maîtrise à la perfection des partitions souvent exigeantes, et aucune nuance n’est perdue en chemin grâce à l’acoustique parfaite du KKL de Lucerne.
La compilation, sous forme de double album, parvient à offrir une bonne vision de la production faste du compositeur, auteur de la musique de plus d’une centaine de films. On y trouve des incontournables de Spielberg, comme "Jurassic Park" ou "Indiana Jones et le Temple maudit", un peu de "Star Wars", un peu de "Harry Potter", un peu de "Superman" et puis quelques pièces plus rares comme cette suite de neuf minutes tirée du western "The Cowboys", daté de 1972, et qui passe pour être une des premières partitions majeures reconnues de John Williams. On y trouve également, dans les œuvres moins diffusées, deux extraits associés au cinéaste Oliver Stone et à ses films "JFK" et "Né un 4 juillet".
Au générique du prochain "Indiana Jones"
On retrouvera prochainement John Williams au cinéma, à l’occasion du cinquième volet des aventures d’Indiana Jones, film qui ne sera pas réalisé mais produit par Steven Spielberg. La sortie est prévue pour le mois de juillet 2022, et John Williams, qui aura 90 ans à ce moment-là, vient d'être confirmé au générique.
Quant au City Light Symphony Orchestra, s’il espère pouvoir donner au mois de juin, sous réserve, la première mondiale du ciné-concert "Superman", film de 1979 avec la partition de John Williams encore, il nous donne en tous cas rendez-vous au festival de Gstaad le 4 septembre pour un concert de musique de films britanniques.
Pascal Knoerr/mh
City Light Symphony Orchestra, "Spotlight on John Williams", Prospero Classical