Tout va très vite pour Jordan Mfumu, alias Arma Jackson. A la fin des années 2010, il sort deux EP qui le font connaître auprès des fans de rap. L'an passé, le jeune chanteur et musicien bénéficie du soutien de la personnalité la plus populaire auprès des Français: Omar Sy. Il l’invite sur le plateau de Michel Drucker, vante son talent et sa fraîcheur. Il est ensuite programmé au Paléo et au Montreux Jazz Festival, mais les deux rendez-vous sont annulés, pandémie oblige.
Le côté incisif et transgressif du rap m'a séduit très tôt.
Quelques mois plus tard, Arma Jackson remporte un prix aux Swiss Music Awards, ce qui lui apporte plus de visibilité outre-Sarine. Aujourd’hui, il sort "Idéal", premier album qui marque une forte évolution par rapport à ses productions précédentes, même si l’esprit hip-hop reste très présent. "Le côté incisif et transgressif du rap m’a séduit très tôt. J'aime cette manière de s’exprimer, de revendiquer des codes, d'appartenir à un mouvement et de s’identifier à un groupe."
>>A voir, le clip de "Flash":
Jordan Mfumu baigne très tôt dans l'univers hip-hop, ses grands frères font du breakdance. Il prend rapidement le micro et opte pour un pseudonyme, Arma Jackson, par passion pour le défunt roi de la pop. "J’étais aussi persuadé qu'il fallait avoir un nom cool pour percer dans le rap. C’était par pure naïveté. Et puis, finalement, je l’ai gardé."
A cette période, le jeune Lausannois écoute et produit uniquement du rap. Il fait partie d’un groupe intitulé La Boys Thug à la fin des années 2000. "C’était important pour moi de faire partie d’une clique, de partager cet art avec des potes", dit-il. L’idée de se lancer en solo est venue d’une envie d'expérimenter autre chose, en dehors de l’univers strict du rap.
Ce que j’aime avant tout, c’est mixer les genres, les styles.
Au fil des années et des EP en solo, le panorama musical d’Arma Jackson s’élargit. Et cela s’entend dans la production plus maîtrisée, plus accrocheuse de son nouvel album qui affirme une grande ouverture musicale à la pop (Coldplay est aujourd'hui son groupe favori), au r’n’b et aux musiques africaines. "Fatalement, mes racines se ressentent dans mes titres. Ce que j’aime avant tout, c’est mixer les genres, les styles."
Pour ce faire, Arma Jackson collabore avec deux autres compositeurs, qui l’aident à peaufiner les mélodies qu'il écrit en pianotant ou grattant sa guitare. Il a appris progressivement à déléguer.
Si le premier EP d’Arma Jackson est sorti chez Bomayé records, le label du rappeur Youssoupha, et le suivant sur un label anglais, Mukongo Business, "Idéal" est distribué en France par la major Sony Music. Autant dire que l’album bénéficie d’une exposition plus importante. Pas de quoi perturber Jordan Mfumu, qui n’entend pas pour autant quitter Lausanne pour s’établir à Paris. "Ma vie est ici, comme toute ma famille. Je n’ai pas l’envie de partir vivre en France. C’est important pour moi de faire de la musique ici, de défendre une scène. C’est ici que j’ai fait mes meilleurs concerts."
D’ailleurs, Arma Jackson a hâte de remonter sur scène. Plusieurs dates sont prévues cet été et il va bientôt entrer en résidence pour préparer son live. "Pour moi, la scène c’est la finalité. Il y aura pas mal de surprises pour les concerts. Je veux qu'au-delà de son écoute sur les plateformes, l’album soit vécu par mon public comme une vraie expérience."
Michel Masserey/ms
Arma Jackson, "Idéal" (Sideline).
Le chanteur sera en concert le 10 juillet au Festival de la Cité à Lausanne et le 15 juillet au Montreux Jazz Festival.