Angelique Ionatos, dont le père était marin, était née à Athènes en 1954. Elle avait quitté son pays avec ses parents, qui avaient fui en 1969 la dictature des colonels pour la Belgique, avant de choisir la France.
Son dernier album, "Reste la Lumière", remontait à octobre 2015, et la chanteuse avait donné son dernier concert au Triton, un club des Lilas, dans la banlieue de Paris, le 6 avril 2018. Sa carrière l'avait également mené sur les scènes en Suisse.
Après la sortie de son premier disque en 1972, "Résurrection", en duo avec son frère Photis, en langue française, elle avait choisi de privilégier le grec dans ses chansons.
Patrimoine grec
Longtemps, cette interprète et compositrice s'était attachée à défendre, avec sobriété et pureté mais non sans une certaine théâtralité, des poésies du patrimoine grec, ancien et moderne. Cavafy, Mortayas, Anagnostakis ou encore Odysseus Elytis, Prix Nobel de littérature en 1979, figuraient à son répertoire. Elle avait exhumé sur un de ses albums des poèmes grecs vieux de 2500 ans.
Angelique Ionatos s'entourait de musiciens de divers horizons, comme le contrebassiste Claude Tchamitchian connu dans le monde des musiques improvisées, le bandonéoniste argentin Cesar Stroscio ou le violoniste Michael Nick.
Elle pouvait aussi interpréter en espagnol des poèmes du Chilien Pablo Neruda, des textes du journal intime de la célèbre peintre mexicaine Frida Kahlo, ou s'ouvrir au tango. Outre le grec, elle pouvait chanter en espagnol et en français.
Si Angélique Ionatos avait choisi très tôt de vivre en France où elle avait rencontré au début de sa carrière son futur époux, Claude Sévenier - qui fut le directeur du Théâtre de Sartrouville, en région parisienne -, elle était restée profondément attachée à son pays d'origine et à sa culture. Ses cendres seront dispersées en Grèce.
ats/jfe