Quand, à la fin du reportage de Cordes locales, elle amorce au piano l'hymne national suisse de sa voix chaude et veloutée, on se dit qu'on a le plus beau chant patriotique du monde.
Nnavy, de son vrai nom Florine Gashaza, donne de l'âme à chacune des notes qu'elle interprète. C'est la définition même de la soul. Cette fille a autant de douceur que d'intensité, à l'image de son nom de scène, Nnavy, comme la couleur navy blue, ce bleu marine qui correspond à son état d'âme quand elle fait de la musique. "Bleu comme le ciel étoilé ou les océans. La musique m'ouvre à des espaces infinis", dit-elle.
Son histoire ressemble un à un conte de fées, de celle qu'adorent les attachés de presse, pourtant, elle est vraie. Cette Lausannoise d'origine burundaise, étudiante en psychologie, s'est fait connaître en postant sur Instagram des reprises de chansons connues, de Sabine Paturel à Ella Fitzgerald. Ses goûts musicaux sont éclectiques, mais surtout, Nnavy sait faire entrer dans son univers les influences les plus diverses. Elle se dit inspirée par des artistes tels que Tom Misch, Billie Eilish, Jordan Rakei, FKJ, Nina Simone."Petite fille, j'adorais Lorie, je voulais être elle!" s'amuse la chanteuse.
Se retrouver devant des vrais gens est impressionnant
Pendant la pandémie, Nnavy est donc repérée sur les réseaux sociaux par Naj Seppey qui deviendra son producteur. "En un après-midi, on a créé un son ensemble. Il avait la partie instrumentale, moi les textes. Ecrire est pour moi une activité thérapeutique. Cela me permet de comprendre ce que j'ai vécu".
Tout est allé très vite ensuite. En février, Nnavy sortait un mini album de sept chansons et enchaînait avec quelques scènes, notamment au Montreux Jazz festival, accompagnée de musiciens lausannois. "J'ai connu le confort de ma chambre, mais me retrouver devant des gens, qui vous regardent et vous écoutent vraiment, c'est très impressionnant".
Depuis un an et demi, elle passe tous ses lundis en studio et aménage ses cours de psychologie autour de la musique, devenue son activité principale.
Cecilia Mendoza/mcm