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Cully associe les exploratrices sonores Julie Campiche et Andrina Bollinger

Les musiciennes Julie Campiche et Andrina Bollinger. [RTS - Michel Masserey]
Julie Campiche et Andrina Bollinger en duo au Cully Festival / Vertigo / 8 min. / le 19 août 2021
L’une est harpiste, l’autre maîtrise tant l’art vocal que celui de la guitare ou des percussions. Les deux musiciennes suisses Julie Campiche et Andrina Bollinger se produisent dimanche au Cully Jazz Estival, la version d'été du festival vaudois. Le gage d’un concert intense et hypnotique.

Rendez-vous au chalet. C’est dans ce lieu insolite situé paradoxalement à moins d’un kilomètre de l’aéroport de Cointrin que Julie Campiche et Andrina Bollinger finalisent la préparation de leur première aventure musicale en duo.

La maison de bois est coincée entre deux immeubles de béton récemment bâtis. Un îlot de résistance au milieu de ce quartier en pleine transformation. Julie Campiche y habite depuis plus de dix ans. Au sous-sol du bâtiment, un studio occupe l’espace. On y découvre une multitude d’instruments divers, dont deux harpes. Une troisième se trouve à l’étage.

Triturer les sonorités, faire fi des codes et des modes

Julie Campiche est harpiste et compositrice. Après des études classiques au conservatoire de Lyon, elle a suivi une formation jazz notamment à la Haute Ecole de Musique de Lausanne. Julie Campiche aime briser les barrières entre les genres et les styles. Sous ses mains, la harpe se libère de son statut d’instrument délicat et décoratif, son timbre s’associe aussi volontiers avec celui des machines, qu’elle utilise pour créer des textures sonores ou des rythmiques. A l’image d’Andrina Bollinger, elle aime triturer les sonorités, faire fi des codes et des modes.

Un travail en duo s’imposait ainsi naturellement. Il aura fallu une proposition du Cully Jazz Estival faite à Julie Campiche pour que cette dernière la transforme en une collaboration. "Cela faisait un moment que l’on se courait après. Mais un méchant virus a contrecarré nos projets depuis un an et demi. On s’invitait l’une et l’autre sur des cartes blanches. Cette fois, c’était la bonne!", s'enthousiasme la harpiste.

Passion commune pour l'expérimentation

Ce qui a rapproché ces deux musiciennes, c’est la passion pour l’expérimentation. Andrina Bollinger a longtemps joué au sein du duo Eclecta, explorant entre électronique, pop et digressions jazz. Elle se produit aussi en solo et collabore notamment avec le batteur virtuose Arthur Hnatek. Son approche très directe et brute de la musique a séduit Julie Campiche, une forme d’urgence qui tient de l’art brut et que l’on retrouve aussi chez la harpiste.

Si l’électronique est présente dans le travail musical des deux musiciennes, il irriguera moins leur collaboration sur ce projet précis proposé au festival vaudois. Un choix motivé par l’acoustique du lieu, les deux musiciennes se produisant au Temple de Cully.

Dialogue entre harpe, voix et percussions

La harpe de Julie Campiche dialoguera ainsi avec la voix et les percussions d’Andrina Bollinger. Cette dernière précise que "le mix de voix et de batterie est présent depuis toujours dans ma musique. Le rythme est à la base de mon travail même quand je compose au piano". Andrina Bollinger a d’ailleurs beaucoup pratiqué la danse moderne dans sa jeunesse, l’aspect physique de la performance reste aujourd’hui capital dans son approche de la musique.

Quand il s’est agi de dessiner les contours du projet présenté à Cully, les choses se sont précisées naturellement. "Pour cette première rencontre, on a opté principalement pour des compositions écrites pour moitié par chacune. On part sur du matériel déjà présent donc dans nos doigts, dans nos voix, dans nos cordes, mais on créera des versions en duo. On n’avait jamais joué ensemble avant qu’on ne répète. Il y a donc beaucoup à découvrir encore", conclut Julie Campiche.

Michel Masserey/olhor

Concert de Julie Campiche & Andrina Bollinger, Temple de Cully, di 22 août à 18h.

Le Cully Jazz Festival se poursuit jusqu'au 29 août.

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Le batteur romand Alberto Malo ouvre cette édition estivale

Conjointement avec la RTS, le Cully Jazz a proposé à Alberto Malo de réaliser une création qui sera présentée ce vendredi soir aussi en direct sur Couleur3. A l'enseigne de "M-A-L-O", le batteur romand propose une version augmentée de son album "The Underdog" paru en 2020, en s’entourant d’un groupe spécial pour le live composé du bassiste Antoine Guenot et du pianiste Andrew Audiger.

Pour cette création, le musicien qui a collaboré avec Erik Truffaz, Sophie Hunger ou Jacques Higelin s’appuie également sur le rappeur et MC anglais Infinite Livez, sur la chanteuse neo soul et r’n’b genevoise Evita Koné, ainsi que l’artiste hip-hop Dr Koul. Ces deux invités partagent une forte complicité et apportent un ton urbain et soul au projet du batteur.

>> A écouter, l'interview d'Alberto Malo dans "Vertigo" :

Le batteur romand Alberto Malo. [DR - Vincent Calmel]DR - Vincent Calmel
L'invité : Alberto Malo, M-A-L-O / Vertigo / 31 min. / le 19 août 2021

Douze concerts payants et quarante gratuits

Le Cully Jazz revient vendredi soir pour une édition adaptée à la situation sanitaire. Outre un changement de dates - le festival se déroule normalement au printemps -, la taille de la manifestation a été réduite et la programmation axée sur les musiciens suisses.

Cette édition est prévue en deux temps, de vendredi à dimanche puis du 26 au 29 août. Douze concerts sont programmés sur les deux scènes payantes du Next Step (280 places assises) et du Temple (240). S'y ajoutent une quarantaine de concerts gratuits, répartis sur des scènes extérieures et dans des caveaux. Ce 39e Cully Jazz se déroulera toutefois sans son habituel chapiteau, où il regroupe généralement ses principaux concerts.

Entre 10 et 12'000 spectateurs sont attendus, contre 60 à 70'000 pour une édition normale, indique Jean-Yves Cavin, codirecteur et responsable de la programmation, contacté par Keystone-ATS. Le budget de la manifestation a été réduit en conséquence, passant de 2,4 millions à 640'000 francs.