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Michael von der Heide fête en grande pompe ses trente ans de scène

l’auteur-compositeur interprète saint-gallois Michael Von der Heide est l’invité de Julie Evard
l’auteur-compositeur interprète saint-gallois Michael Von der Heide est l’invité de Julie Evard / 12h45 / 8 min. / le 14 septembre 2021
L'auteur-compositeur-interprète saint-gallois Michael von der Heide publie un double album nommé "Echo". A 50 ans, il fait le point sur vingt-cinq ans de carrière à travers ce best of agrémenté de quelques nouveaux titres et prolongé par une tournée suisse.

Il y a vingt-cinq ans, Michael von der Heide, Saint-Gallois amoureux de la langue de Molière, sortait son premier album au titre éponyme, avec une reprise mémorable de "Laisse tomber les filles" de France Gall écrit par Gainsbourg.

C’est le début d’un parcours prolifique qui comptera douze albums. En duo avec Daniela Simone et Nina Hagen, au théâtre avec Christoph Marthaler ou à l’Eurovision, on n’arrête plus le chanteur-compositeur-acteur qui fête aujourd’hui ses trente ans de carrière sur scène. "J’étais loin de m’imaginer que cela continuerait ainsi!", dit en souriant Michael von der Heide à la RTS.

Le chanteur célèbre donc en 2021 trois anniversaires: les vingt-cinq ans de son premier album, ses trente ans de scène et ses cinquante ans. A l'occasion de ce jubilé, il publie un double-album nommé "Echo". L’artiste y a réuni ses plus belles chansons, certaines réarrangées, d’autres inédites.

Le français, langage musical

Originaire de la petite commune d’Amden, il la quitte à 17 ans pour la Suisse romande, où il travaille en tant que jeune homme au pair. Il prend aussi des cours de chant à Nyon. Passionné par la langue française qu'il découvre à travers les tubes de l’époque tels que "Voyage Voyage" de Desireless, "Comme un Ouragan" de Stéphanie de Monaco ou encore "Etienne" de Guesch Patti qui ont fait leur chemin jusque dans les hit-parades alémaniques, il choisit d'en faire sa langue musicale.

Le futur artiste travaille ensuite en tant qu'infirmier. "J’étais jeune et courageux, je voulais donner quelque chose aux gens. Tout à coup, j’ai eu un contrat avec une maison de disques et je n’ai plus travaillé pendant vingt-cinq ans", se souvient Michael von der Heide. Depuis, le quinquagénaire a décidé de reprendre son métier d’infirmier en parallèle à la musique, en travaillant dans un établissement médico-social.

L’album de la fierté

"Je voulais faire deux disques qu'on puisse écouter dans la voiture, sans avoir à sauter des chansons. Un disque dont je serai encore fier dans vingt ans", explique l’artiste. Le choix des chansons figurant sur le disque était parfois compliqué, car les chansons qui plaisent aux Alémaniques sont différentes de celles appréciées par les Romands. "J’ai dû faire des choix, explique le chanteur. J'avais un grand tube en Suisse alémanique qui s’appelait 'Jeudi Amour', où je fais le jeu de mot 'C’est jeudi et je dis je t’aime'. Les francophones trouvent probablement ce jeu de mot un peu banal!"

À l’époque, je faisais des chansons en suisse allemand parfois très hystériques.

Michael von der Heide

Quelques chansons originales inédites qui lui tenaient à cœur, comme "SOS", sont aussi au programme. "S’il n’y a rien de nouveau, cela fait un peu bon marché! J’ai par exemple composé une nouvelle chanson avec Heidi Happy et enregistré une nouvelle reprise, 'Le Paradis Blanc' de Michel Berger."

Un chanteur de variété qui s’assume

Lorsque la RTS l’interroge sur ses limites quant à ses choix musicaux parfois loufoques, Michael von der Heide n’a peur de rien: "J’ai toujours réfléchi à mes choix de chansons et de reprises, explique le chanteur, mais il faut aussi quitter sa zone de confort. Je trouve que j’ai très bon goût, et après trente ans de carrière on me fait enfin confiance!" Et la vieillesse, fait-elle peur au quinquagénaire? "Non, mais parfois le monde me fait peur."

Propos recueillis par Julie Evard

Adaptation web: Myriam Semaani

Michael von der Heide, "Echo".

Le chanteur est en concert en Suisse romande au Royal à Tavannes, le 2 octobre 2021, et au Singe, à Bienne, le 4 décembre 2021.

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