Universal possède notamment les célèbres studios Abbey Road (Beatles, Lady Gaga, Kanye West, Amy Winehouse...), EMI Records (Justin Bieber, Keith Richards, Metallica) et Capitol Records (Katy Perry, Paul McCartney). Tout le catalogue Bob Dylan a aussi rejoint Universal l'an dernier.
Jugeant le moment opportun, Vincent Bolloré, qui avait pris le contrôle d'Universal par le biais de Vivendi en 2014, a décidé d'introduire Universal Music Group (UMG) en Bourse cette année et de distribuer 60% des actions aux actionnaires existants de Vivendi, dont lui-même. Ils ont réalisé une belle opération mardi, en obtenant une action UMG pour chaque action Vivendi détenue.
Le titre d'Universal a fini la journée à 25,10 euros, soit 35,68% au-dessus de son prix d'introduction, fixé à 18,50 euros lundi soir. Ce prix initial de référence valorisait UMG à 33,5 milliards d'euros, mais la cotation actuelle porte sa valorisation bien au-delà, à plus de 45,5 milliards d'euros.
Une forme retrouvée pour le secteur
Cette arrivée en Bourse tonitruante d’Universal confirme une forme retrouvée pour le secteur. Une renaissance même, car au début des années 2000 – avec l'apogée du piratage et la mort du disque –, on ne donnait pas cher de ces groupes qui avaient si longtemps généré des milliards en vendant des disques.
Les fameuses majors frôlent la disparition, elles qui n’avaient pas vu venir les ravages d’internet, ni du MP3. Et certaines vont en effet disparaître. De six majors en 1998, il n’en reste plus que trois aujourd’hui: Sony, Universal et Warner.
Il aura fallu une génération pour que l’industrie musicale touche le fond puis rebondisse. Le streaming a permis aux majors restantes de se refaire une santé grâce aux royalties et aux catalogues qu’elles avaient précieusement conservés. Des catalogues dont la valeur prend l’ascenseur depuis plusieurs années. Finalement, l'abandon du disque physique a fait grimper leurs marges bénéficiaires.
Les investisseurs ont suivi et se précipitent désormais pour placer leurs milliards. Le directeur général d’Universal Music, le Britannique Lucian Grainge, va d’ailleurs toucher 140 millions de dollars de bonus avec cette entrée en Bourse.
Des évolutions qui pourraient diminuer le poids des majors
"Il est probable qu'Universal conserve sa place de leader mondial encore un moment", estime Isabelle Wekstein, avocate associée au cabinet WAN et spécialiste des concentrations des médias et du secteur de la production musicale.
Toutefois, certaines évolutions dans l'industrie pourraient petit à petit venir diminuer le poids des majors. "La croissance des abonnés aux plateformes de streaming peut stagner, une concurrence peut émerger en Chine ou en Inde avec des tarifs d'abonnement moins élevés, et on voit que les artistes s'autoproduisent de plus en plus et n'utilisent les majors que pour des services ponctuels", liste encore l'avocate.
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